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Le Kazakhstan, le producteur d’hydrocarbures qui rêve de neutralité carbone

Kazakhstan

A priori, c’est un paradoxe : 10e producteur mondial de charbon, 12e producteur mondial de pétrole et 13e producteur mondial de gaz, le Kazakhstan est incontournable sur le marché des énergies fossiles. Mais le pays communique depuis de nombreuses années sur son ambition de neutralité carbone à l’horizon 2060. Pourquoi et comment ? On vous explique tout.

Face au péril du réchauffement climatique et à la raréfaction mécanique des énergies fossiles, les autorités kazakhstanaises ont annoncé depuis plusieurs années leur choix d’une stratégie de – très – long terme : profiter de la manne pétrolière et gazière pour financer une vaste campagne d’investissement en faveur des énergies renouvelables. L’occasion de soigner l’image du pays à l’international, mais aussi et surtout de développer une expertise dans un secteur énergétique prometteur tout en cultivant sa souveraineté énergétique.

Depuis 2018, les autorités ont ainsi mis en place système d’enchères électroniques pour attirer les investissements dans le secteur des énergies renouvelables. « Plus de 200 entreprises ont participé à ces enchères électroniques transparentes, provenant de 9 pays du monde, plus de 60 contrats ont été signés, ce qui signifie que le Kazakhstan attire les investisseurs internationaux dans les énergies vertes » explique ainsi Nurlan Kapenov, président du conseil d’administration de l’association verte Qazaq au micro d’Euronews. Le groupe italien ENI, via sa filiale ENI plénitude, est d’ailleurs des principaux opérateurs du secteur, bien implanté dans le pays aux côtés du groupe français Total Énergies. Au début du mois de décembre, l’entreprise française a d’ailleurs été chargée par les autorités kazakhstanaises de bâtir le parc éolien géant de Mirny, le plus grand projet éolien jamais initié dans le pays. Près de 200 éoliennes sont prévues, totalisant 1 GW de capacité installée. Le projet fournira à plus d’un million de personnes au Kazakhstan une électricité à faible émission de carbone.

Et en 5ans, le Kazakhstan a porté à 4 % la part des énergies renouvelables dans la production totale d’électricité, en misant essentiellement sur l’éolien et le solaire : le pays, extrêmement vaste, dispose de centaines de milliers de kilomètres carrés de steppes vides, battues par les vents et irriguées de soleil. À « Astana Expo 2017 » par exemple, 29 éoliennes d’une capacité totale de 100 mégawatts produisent déjà de l’énergie verte pour l’équivalent de 80 000 habitants à Astana, la capitale du pays à 40km de là.

Des éoliennes spécifiques, fabriquées majoritairement en Allemagne ou en France, disposant de systèmes informatiques particuliers pour s’adapter aux températures extrêmes du pays, entre fortes chaleurs estivales et froid sibérien en hiver. D’autres parcs éoliens sont d’ailleurs en préparation aux quatre coins du pays, vaste de 2,725 millions km², mais avec une densité de moins de 6 habitants au kilomètre carré.

Le pays mise aussi sur l’énergie solaire : lancée en 2019, la centrale solaire SES Saran dans la région de Karaganda construite par la société allemande Goldbeck Solar produit plus de 125 millions de kilowattheures par an. Un projet qui en fait la toute première grande centrale solaire au Kazakhstan et dans toute la région d’Asie centrale. Et là encore, des dispositifs techniques spécifiques sont prévus pour parer aux intempéries et aux températures extrêmes : exit le cadre métallique qui enserre habituellement chaque panneau, les panneaux solaires sont conçus pour laisser la pluie et la neige glisser sur le sol.

Au total, en 2022, c’est déjà près de 130 installations d’énergie renouvelable qui sont sorties de terre en quelques années au Kazakhstan. Un développement exponentiel à la hauteur d’un pays à fort potentiel.

Prochaine étape annoncée par les autorités d’Astana : compléter le développement du solaire et de l’éolien par des centrales hydroélectriques : le pays compte en effet de nombreuses chaînes de montagnes à l’Est, et plusieurs projets sont en cours d’étude.

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