Saur : Joël Séché fait de la résistance

Menacé par les autres actionnaires de devoir quitter la tête de la Saur, groupe qu’il détient à 33%, Joël Séché n’entend pas lâcher l’affaire si facilement. Tandis qu’il est poussé dehors par les autres actionnaires, le patron de Séché Environnement devrait se déclarer officiellement candidat à sa succession et étudie les mesures de rétorsion possibles.

Joël Séché, le patron de Séché environnement, est pour l’heure, toujours à la tête de la Saur, société de distribution d’eau détenue à hauteur de 33% par son groupe. Mais son siège à la présidence du groupe est plus que jamais éjectable. En effet, vendredi dernier, les autres actionnaires de la Saur lui ont signifié qu’il ne serait pas renouvelé à la présidence exécutive de la filiale. Mais Joël Séché ne l’entend pas ainsi et entre en résistance.

Lors du rachat de la Saur par Séché Environnement en 2007, il était convenu que le groupe disposait d’une option d’achat permettant à Séché Environnement de monter sa participation dans la Saur à 51%. Or, compte tenu de la crise économique et financière, il apparait peu probable que Joël Séché exerce cette option avant la date butoir du 27 mai prochain. Le fond d’investissement FSI, alors propriétaire de 38% de la Saur, demeurerait donc le principal actionnaire de la Saur et Joël Séché n’aurait alors plus aucune raison de présider la société.

Interrogé par Le Figaro, Joël Séché considère que le FSI fait dans cette affaire « le choix d’une double rupture : celle de ses promesses et celle de sa mission« . « C’est incompréhensible, d’autant qu’un pacte d’actionnaires me lie depuis 2006, et pour 15 ans, avec le FSI » affirme le patron de Séché Environnement.

Joël Séché candidat à sa propre succession

Le processus de changement de présidence,  prévu par le pacte d’actionnaires, va donc être initié par les actionnaires qui se réuniront dès mercredi afin de désigner un autre candidat à la présidence. Mais, Joël Séché devrait tenter de contrer le processus . Selon Les Echos, il envisage de se porter officiellement candidat à sa succession d’ici à mercredi. Dans le même temps, son groupe étudie les mesures de rétorsions possibles, comme le remboursement par le FSI des 245 millions d’euros que Séché avait déboursé en 2007 pour acquérir ses 33% de la Saur.

Un médiateur devrait proposer d’ici la fin du mois trois solutions pour sortir de cette crise. Selon le Figaro, il pourrait notamment proposer que Séché devienne actionnaire majoritaire de la Saur en acquérant comme prévu 18% supplémentaire de son capital. Mais il prévoit également le rachat des 33% de Séché par de nouveaux acteurs.

Qualifiant Saur de « très belle entreprise » malgré sa dette, Joël Séché reproche aux autres actionnaires « une vision trop financière » qui pourraient ouvrir la porte à des fonds d’investissement étrangers.

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