Gaz de schiste : Gérard Mestrallet déçu par la décision du gouvernement

Dans un entretien accordé aujourd’hui aux Echos, Gérard Mestrallet se déclare déçu de la position prise par le gouvernement vis à vis de l’exploitation du gaz de schiste. Pour le PDG de GDF Suez, « la Franca a tourné la page desgaz de schiste avant de l’ouvrir! ».

Alors que François Fillon annonçait ce mercredi l’annulation de tous permis d’exploration des sous-sols pour y trouver de l’huile et du gaz de schiste, Gérard Mestrallet se déclare aujourd’hui déçu d’une telle décision.  » Il est vrai qu’il y a eu aux Etats-Unis des exploitants peu scrupuleux sur le plan environnemental et il est sage de se donner du temps. De là à en conclure que jamais on ne pourra mettre au point des technologies propres permettant d’exploiter des gaz de schiste, il y a un pas qu’en tant que scientifique je ne franchirai pas » confie le PDG de GDF Suez dans un entretien accordé aux Echos.

Néanmoins, pour Gérard Mestrallet, cette décision d’interdire l’exploitation du gaz de schiste est d’autant plus « surprenante » que le gouvernement réclame dans le même temps le gel des prix du gaz. « La France gèle les prix du gaz d’un côté et de l’autre refuse de produire des gaz de schiste. Je rappelle que si le gaz naturel n’est pas cher aux Etats-Unis, c’est grâce aux gaz non conventionnels« , ajoute-t-il.

GDF Suez épargné par Fukushima

S’agissant de ce prix du gaz, qui a augmenté de près de 20% en un an en France, le PDG annonce qu’il va « faire des propositions au gouvernement », et être »prêt à discuter d’ici au 30 juin pour essayer de trouver une formule qui permette d’atténuer les effets de la hausse du pétrole pour les consommateurs français« . « Beaucoup pensent que l’on gagne beaucoup d’argent en vendant du gaz aux particuliers alors que ce n’est pas vrai. Les mouvements tarifaires sont le reflet de nos coûts, à la hausse comme à la baisse et en aucun cas ne nous permettent d’augmenter nos marges, ce qu’a toujours validé la CRE, » souhaite-t-il préciser à ceux qui pensent que GDF Suez pourrait faire un effort sur ses marges pour compenser la hausse des tarifs. « On dit que les tarifs ont augmenté de 20 % sur les douze derniers mois, mais on oublie qu’ils avaient baissé de 10 % l’année précédente ! »

Enfin, interrogé sur conséquences de la catastrophe de Fukushima sur l’économie de son groupe, le PDG de GDF Suez se montre serein. « S’il devait y avoir des conséquences sur l’énergie nucléaire, ce qui ne peut être exclu, GDF Suez serait relativement épargné. L’atome ne représente que 10 % de notre production électrique. En revanche, nous nous attendons à une demande accrue de gaz. Une baisse de la contribution du nucléaire donnerait un espace au gaz naturel. Le mouvement a déjà commencé. Pour compenser l’arrêt de réacteurs, l’Allemagne et le Japon font tourner des centrales à gaz« . Or, qui dit augmentation de la demande, dit également hausse des tarifs…

 

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