Pétrole : le gouvernement inflexible sur la TIPP

En pleine flambée des prix des carburants, les pouvoirs publics ont réuni hier matin les principaux acteurs de la filière pétrolière. Le gouvernement n’a annoncé aucune mesure significative à part le financement par le secteur pétrolier de la revalorisation du barème kilomètre des frais de voitures et d’essence, annoncée en début de mois.

Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, accompagnée d’Eric Besson ministre en charge de l’Industrie et de l’Energie et Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat chargé de la Consommation ont reçu hier les représentants de la filière pétrolière de la production, du raffinage et de la distribution. Si les ministres ont échangé avec les professionnels du pétrole sur la situation actuelle, l’échange n’a abouti sur aucune annonce concrète du gouvernement, à l’exception de la revalorisation du barème kilométrique des frais de voiture et d »essence en faveur des salariés et des travailleurs indépendants, mesure annoncée par François Fillon en début de mois.

Décidée le 5 avril dernier par le Premier ministre, la revalorisation du barème kilométrique de 4,6% sera financée par le secteur pétrolier. C’est la principale mesure annoncée hier les ministres à l’issue de la réunion organisée avec les professionnels du pétrole. Destinée à soulager la facture des salariés et des travailleurs indépendants qui sont « les plus touchés » par la hausse des prix des carburants, dans l »exercice de leur activité professionnelle, cette mesure bénéficiera d’un financement d’un montant total d »environ 115 millions d’euros, grâce à une taxation exceptionnelle de la filière.

Rien sur la TIPP

Concrètement qui paiera ? La taxe « porte à 60 % sur les producteurs et à 40 % sur les distributeurs », précise Christine Lagarde. Si le groupe Total devrait participer à hauteur de 70 millions d’euros environ à ce financement, les grandes surfaces, pourtant les premiers distributeurs pétroliers, ne participent pas au dispositif.

Du côté de l’Union française des industries pétrolières, on apprécie moyennement.  Pour Jean-Louis Schilansky, président de l’Ufip, cette mesure est  « une vraie ponction sur le raffinage et la distribution française », alors que la flambée des carburants profiterait surtout aux producteurs plus qu’aux transformateurs. Pour l’UFC-Que choisir, cette annonce qui ne s’applique qu’à un public « assez restreint », est « une goutte d’eau dans un océan d’attente ».

Au-delà de cette mesure assez peu significative, le gouvernement n’entend pas aller plus loin et notamment agir sur le principal levier qui fait le prix des carburants, à savoir la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), qui représente pourtant autour de 60% du prix de l’essence à la pompe. Il fait dire que la TIPP représente rien moins que la 4e ressource du budget de l’Etat.

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