Le projet Plan national sida fortement critiqué

Destiné à orienter la politique publique jusqu’en 2014, le projet de Plan national sida vient d’être fortement critiqué par le Conseil national du sida et la Conférence nationale de santé, dans un avis commun publié lundi. Prenant acte de ces critiques, le ministère de la santé affirme que cet avis sera entendu.

Pour ces experts, le projet actuel « ne se donne ni l’ambition, ni les moyens de faire régresser l’épidémie ». Saisies par la direction générale de la santé, le Conseil national du sida et la Conférence nationale de santé jugent le projet de plan « incapable de répondre aux enjeux actuels de la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles ».

Les deux instances soulignent notamment que le projet, contre l’ensemble des avis experts, « n’engage pas la redéfinition radicale attendue de la politique de dépistage ». « Celle-ci permettrait de bénéficier de l’intérêt du traitement sur le risque de transmission et constitue la seule stratégie à même de faire régresser l’épidémie. Les messages de prévention doivent être redéfinis en conséquence » affirment les experts.

Dépistage pour tous

L’avis regrette également « les contradictions persistantes entre les politiques de santé et les autres politiques publiques, en particulier de sécurité et d’immigration ». Il appelle à lever ces contradictions pour garantir un accès universel à la prévention et aux soins. A ce titre, les experts regrettent que le projet gouvernemental n’intègre pas de dépistage pour tous.

Sur le plan international, l’avis déplore « l’effondrement du leadership de la France à la fin des années 2000 » et appelle à un sursaut lors de la prochaine présidence française du G20. Au regard de ces éléments, le Conseil national du sida et la Conférence nationale de santé appellent les pouvoirs publics à une révision en profondeur du projet de plan national que les deux instances estiment indispensable.

Du côté du ministère de la santé et des sports, on prend acte de ces critiques. Selon Roselyne Bachelot, ces deux instances se sont prononcées « sur ces principes et en aucun cas sur le plan lui-même ». Cependant le ministère précisé que « cet avis conjoint va bien entendu nourrir la phase finale d’élaboration du plan », qui sera annoncé dans les semaines qui viennent.

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