La Faute-sur-Mer : les risques étaient connus

Faute-sur-Mer en Vendée a été l’une des communes les plus mortellement touchées par la tempête Xynthia. Alors que le maire assure avoir délivré des permis de construire dans les règles, un rapport de la Direction départementale de l’Equipement datant de 2008, avait cherché à « raviver la mémoire du risque -d’inondation-  dans les conscience collective » .

Alors que la commune vendéenne de la Faute-sur-Mer a vu 26 de ses habitants décédés suite au passage de Xynthia, les risques importants d’inondations dans certaines zones étaient connus depuis longtemps. Dans un rapport de la DDE, Stéphane Raison, son auteur, ingénieur des Ponts et Chaussées,  expliquait en 2008 que « la conjonction de deux phénomènes, de crue dans l’estuaire du Lay et de submersion marine, pourrait avoir un impact très important sur les zones densifiées à l’arrière d’un réseau de digues vieillissant« .

Stéphane Raison précise que quelques 3.000 maisons auraient été construites dans les années 80 derrière une digue en terre érigée suite aux tempêtes de 1926 et 1929. Or, cette digue « a été entretenue dans le temps par apport de matériaux divers, sans contrôle de leur qualité ni de leur provenance (…) Cet ouvrage n’a jamais fait l’objet d’un diagnostic approfondi de la part du maître d’ouvrage. la rupture des digues sur ce secteur engendrerait des dégâts majeurs aux biens et aux personnes en regard de la carte des aléas« , écrivait-il en 2008.

« La conjonction de ces deux risques ne s’est jamais réalisée« 

En dépit de ces recommandations, le maire de la Faute-sur-Mer avait obtenu l’accord de la cour administrative d’appel de Nantes pour la délivrance d’un permis de construire à un camping en bordure de l’estuaire de la rivière le Lay. « S’il a pu être constaté au cours du siècle écoulé, d’une part, l’ouverture de brèches dans le massif de dunes (…) et d’autre part, la rupture, en 1999, d’une autre digue en terre de l’estuaire, il est constant que la conjonction de ces deux risques ne s’est jamais réalisée« , justifiait la juridiction dans un jugement en date de décembre 2003.

« Tout ce qui a été construit l’a été en zone constructible avec l’accord des services de l’Etat« , a tenu à rappeler  René Marratier, maire de La Faute-sur-Mer, lundi,  lors de la venue de Nicolas Sarkozy auprès des sinistrés de la baie de L’Aiguillon.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter