Le bio, c’est encore cher

On le savait, mais l’enquête réalisée par l’UFC-Que Choisir le confirme. Si l’agriculture biologique est valorisée très souvent à raison depuis plusieurs années, ses produits restent chers et le plus souvent inaccessibles pour la majorité des consommateurs, même en grandes surfaces.

L’enquête réalisée par les associations locales de l’UFC-Que Choisir dans 1624 magasins souligne une nouvelle fois l’écart entre les beaux discours notamment issus du Grenelle de l’environnement et les faits qui restent têtus. Selon les résultats de cette étude, consommer du « bio » dans les grandes surfaces demeure toujours « hors d’atteinte » pour la plupart des consommateurs.

Si l’association de consommateurs souligne le « faible nombre de produits proposés », c’est surtout le prix qui pose problème tant ces produits restent inaccessibles pour la grande majorité des foyers français. Selon les résultats de l’UFC-Que Choisir, le panier de produits bio à marques de distributeurs (MDD) est 22 % plus cher que le panier de marques nationales conventionnelles. Pire, il est 57 % plus cher que le panier de MDD non Bio.

Surcoût en partie justifié

L’association de consommateurs rappelle que cet écart de prix peut se justifier en partie. En effet, s’interdisant l’usage d’engrais et de pesticides de synthèse, le rendement de l’agriculture biologique est nécessairement plus faible, d’où un surcoût pour l’exploitant qui est automatiquement refacturé au client final. Dans le cas particulier des produits transformés, les fabricants des filières Bio mettent en avant la qualité de leurs recettes intégrant moins d’additifs et plus d’ingrédients nobles, ce qui a également pour effet de renchérir le prix, souligne l’UFC-Que Choisir.

Mais la seule explication du surcoût lié à la nature même de l’agriculture biologique ne suffit pas à expliquer l’écart de prix constaté dans les grandes surfaces. Pour l’UFC-Que Choisir, ces écarts sont même « inadmissibles ». Au stade de la production agricole, l’association souligne que le montant des aides de la PAC est historiquement lié au rendement à l’hectare, ce qui avantage les modes d’exploitations intensifs au détriment des producteurs biologiques, obligés de vendre plus chers pour équilibrer leur budget.

Pour l’UFC-Que Choisir, « la grande distribution contribue également à renchérir les fruits et légumes Bio ». Alors que la marge est en moyenne de 50 centimes d’Euro pour les pommes standard, elle atteindrait 1,09 euros pour les pommes Bio. Quant aux carottes, leur marge passerait de 80 centimes en conventionnel à 1,33 euros pour le Bio. Selon l’association, l’occasion est belle pour beaucoup de grands distributeurs, de se servir plus largement au passage avec le Bio.

Démocratiser le Bio

Pour démocratiser la consommation des produits Bio, l’association de consommateurs exige tout d’abord un calcul plus équitable des aides de la PAC, permettant un rééquilibrage des aides en faveur des exploitations en agriculture biologique. Par ailleurs, elle demande que la grande distribution rende le Bio accessible au plus grand nombre, en augmentant le nombre de références en rayon et en appliquant les mêmes marges que celles qu’elle applique aux produits conventionnels. Enfin, l’association réclame que l’Observatoire des Prix et des Marges éclaire la formation du prix des produits biologiques.

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