Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Perpignan contre le projet de ligne à très haute tension (THT – 400.000 volts) transpyrénéenne franco-espagnole.

10.000 manifestants, selon la police, 15.000, selon les responsables du « Collectif anti-THT », dont près de 2.000 venus d’Espagne, se sont dirigés vers le Castillet, le monument emblématique de la ville, où a été lu le « manifeste » d’un « département qui refuse la THT (…) ce mode énergétique bestial et antique« , a rapporté l’AFP.

« Nous voulons un territoire propre, préservé. La protection de notre environnement constitue un intérêt supérieur qui doit s’imposer aux lois ordinaires. (…) Messieurs les Européens, messieurs les puissants d’Espagne et de France, écoutez la voix du peuple tant qu’il est encore temps« , a indiqué le manifeste.

« Demain, si l’on cherchait à nous faire violence, si la tentative d’un passage en force s’avérait au mépris de toutes les règles démocratiques (…) alors nous réagirons en conséquence (…) nous ne lâcherons pas, nous ne faiblirons pas, la THT est injuste, malfaisante, elle est une insulte aux temps modernes. La THT ne passera pas« , a-t-il ajouté.

Les manifestants qui ont prévu de se réunir à nouveau le 30 mars prochain à Gérone, en Espagne, s’opposent à « un projet mercantile du marché libéralisé de l’énergie, au détriment des paysages, de l’environnement du département, avec des risques pour les populations riveraines de la ligne« , notamment du fait des champs électro-magnétiques générés.

Présentation de nouveaux « éléments d’analyse »

Vendredi, Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie, du développement et de l’Aménagement durables, a adressé un courrier aux élus des Pyrénées-Orientales, indiquant qu’il présenterait de nouveaux « éléments d’analyse » de justification de la ligne THT le 31 mars prochain.

Jean-Louis Borloo a demandé au médiateur européen Mario Monti, chargé de la connexion à haute tension entre la France et l’Espagne, « de faire appel à un cabinet indépendant pour (…) analyser de manière objective la justification de l’ouvrage et (…) réaliser un état des lieux des techniques d’enfouissement« .

Une réunion sera organisée au mois d’avril pour « débattre de l’état et des perspectives des interconnexions électriques » entre la France et l’Espagne avant un « Grenelle de l’Environnement » local qui aura lieu en mai pour débattre du tracé et des options envisagées.