Etre végétarien, pourquoi c’est bien ?

Légumes variés

Qui n’a pas pensé un jour franchir le pas ? Par souci éthique, philosophique, sanitaire, ou religieux, les végétariens choisissent d’exclure toute chair animale de leur consommation et font chaque jour de nouveaux adeptes qui seraient désormais 1 million en France. Au-delà du seul dégoût que peut représenter l’abattage d’animaux pour certains, cette pratique alimentaire est-elle intéressante sur le plan alimentaire et environnemental ?

On entend en principe par végétarisme, la pratique alimentaire qui consiste à exclure la consommation de toute chair animale. Dans sa version occidentale, il s’agit en fait la plupart du temps d’un ovo-lacto-végétarisme. Cette pratique alimentaire intègre la consommation de végétaux et de champignons bien sûr, mais aussi d’aliments d’originale animale comme les ?ufs, le lait et le miel et leurs produits dérivés.

Mais certaines pratiques sont plus restrictives. Ainsi le végétarisme indou ou lacto-végétarisme, se limite aux végétaux et au lait et ses produits dérivés. Et le végétarisme originel exclue tout produit d’origine animale, une pratique alimentaire stricte qui a la faveur du Jaïnisme ou du mouvement Végane.

De manière plus précise, on parle de végétalisme lorsque la consommation ne comprend que des végétaux plus des minéraux ou micro-organismes comme des levures ou des bactéries, en excluant tout produit issu de l’exploitation animale y compris les ?ufs, le lait, le fromage ou encore le miel. Il existe des deux formes de végétalisme plus pointues : le fruitarisme où la consommation se limite aux fruits, noix, graines et matières végétales qui sont recueillis sans abîmer de plantes, à l’exclusion par exemple des tubercules comme les pommes de terre, et le crudivorisme, qui consiste à ne pas chauffer la nourriture à plus de 48 °C pour privilégier la consommation de fruits et légumes crus.

Vraiment bon pour la santé ?

En parallèle du simple végétarisme, d’autres pratiques alimentaires omnivores existent comme par exemple le pescétarisme ou pesco-végétarisme, qui autorise la consommation de chair de poisson, de mollusques et de crustacés aquatiques. Et de manière plus informelle, certains pratiquent la modération, avec un semi-végétarisme qualifié aussi de flexitarisme, permettant la consommation occasionnelle de viande.

Mais qu’on pratique un végétarisme pur et dur ou un végétarisme occasionnel, quel est l’intérêt de ces modes de consommation ? Est-ce bon pour la santé ? Oui, à en croire plusieurs études qui semblent démontrer qu’une alimentation végétarienne, mais aussi équilibrée, aurait un effet positif pour réduire les risques notamment de maladies cardiovasculaires et de diabète et même augmenter l’espérance de vie.

Moins de maladies cardio-vasculaires, de diabète et de cancer

Les végétariens réduiraient également les risques de développer un cancer et même de développer la maladie d’Alzheimer. Mais si le végétarisme représente certains atouts en matière de santé, il doit être bien pratiqué pour éviter toute carence, notamment en fer ou en vitamines. De même, il doit faire l’objet d’une attention particulière avec les personnes fragiles et les enfants.

Si le végétarisme est un régime alimentaire qui ne représente pas de souci particulier, il doit cependant privilégier la diversification et éviter les carences, notamment en vitamine B12 pour les végétaliens, en ayant parfois recours à des suppléments alimentaires. Les apports d’un régime végétarien doivent être principalement constitués de protides, glucides et lipides mais aussi comporter certaines substances comme les vitamines et minéraux en petites quantités. Les fibres quant à elles ne sont pas assimilables lors de la digestion mais participent à son bon déroulement.

Et l’argument écologique ?

Pour l’ONU, les choses sont claires. Il va falloir à l’avenir réduire notre consommation de produits d’origines animales en raison de leur impact sur l’environnement et de l’augmentation de la population mondiale. Aujourd’hui évaluée à 7,2 milliards de personnes, cette population pourrait dépasser les 8 milliards en 2020. Avec l’explosion de la consommation de viande  dans les pays émergents, cette tendance inquiète de nombreux experts.

Si la consommation moyenne de viande est désormais stable en France avec 74 kg par habitant par an soit plus de 200 g par jour et 22 kg de produits aquatiques, elle est en constante progression dans le monde, notamment dans les pays émergents. Et cette consommation de viande en hausse constante pose un problème écologique pour l’ONU mais aussi la FAO.

Grand consommateur d’eau et d’énergie, l’élevage est aussi un gros pollueur

En cause, l’impact l’élevage qui utilise beaucoup d’eau, une ressource pourtant de plus en plus précieuse. Utilisée pour l’irrigation des cultures fourragères des animaux ou pour leur boisson, l’eau est consommée en masse par l’élevage. A titre d’exemple, il faut 5 000 litres d’eau pour faire 1 kg de fromage, plus de 5 000 litres pour élever un poulet et plus de 15 000 litres par kg de b?uf.

Et ce n’est pas tout, car l’élevage nécessite beaucoup de surface au sol, impliquant toujours plus de surfaces agricoles, de déforestation notamment en Amazonie. L’élevage intensif participe activement à la destruction de la faune et de la flore, et plus globalement de la biodiversité.

Nitrate, phosphate, ammoniac, pesticides, méthane

Il est également très consommateur d’énergie. La production de protéines d’origine animale nécessiterait jusqu’à 20 fois plus d’énergie fossile que les protéines issues du soja par exemple, via la production d’engrais. Et la pêche comme l’aquaculture sont également consommatrices d’énergie, directement ou indirectement.

Au-delà de ces impacts négatifs, l’élevage participe activement à la pollution des eaux et des sols. En cas de surpâturage, il dégrade les sols entraînant leur érosion. Mais il contribue activement également à la pollution des nappes phréatiques avec des rejets massifs de nitrate et de phosphate, provenant majoritairement des engrais, comme en Bretagne notamment, sans parler des pollutions à l’ammoniac, aux pesticides, ou encore aux émissions de méthane,  gaz à effet de serre provenant du lisier, des flatulences et des éructions du bétail.

1 million de végétariens en France

La France compterait aujourd’hui 1 million de végétariens, contre 500 millions d’indiens. Mais cette pratique serait plutôt en train de progresser dans les pays occidentaux. Alors prête(e) à abandonner le steak, le jambon, ou le saucisson pour les haricots verts, les algues ou le tofu ?

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