Citoyens : comment se mobiliser concrètement pour les forêts françaises ?

Poumons verts qui nous permettent de respirer, sources d’un matériau renouvelable et écologique et cadres bucoliques propres à la flânerie dominicale, les forêts, avec le réchauffement climatique, ont plus que jamais besoin d’être bichonnées. De nombreux projets ouverts à la contribution des citoyens existent, aujourd’hui, pour aider les forestiers dans la préservation et le reboisement.

Combien de Françaises et de Français s’adonnent en famille à la traditionnelle marche en forêt le dimanche après-midi ? Combien sont-ils, chaque année quand arrive l’automne, à tenter de débusquer, au détour d’un sentier, les fameux « coins à champignons » jalousement gardés secrets ? Ces derniers, pour continuer à jouir de ces plaisirs simples, seraient-ils prêts à s’engager pour la préservation et le renouvellement des forêts ? Dans un contexte d’accélération du changement climatique et d’érosion de la biodiversité, garantir leur vitalité est effectivement un enjeu majeur qui concerne la société toute entière.

« La forêt est un bien précieux pour chacun. Lieu de loisirs accessible à tous, elle joue un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité, contribue à la qualité de l’eau grâce à l’activité biologique de ses sols et prévient les risques naturels en limitant les crues et les risques d’érosion », indique en effet l’Office national des forêts (ONF) sur le site internet de son fonds de dotation, Agir pour la forêt. Sans compter que la forêt est aussi un « espace confronté à une accélération sans précédent » de la hausse des températures : selon les experts, avec l’augmentation du nombre d’incendies et de sécheresses, « ce qui était prévu pour 2040 advient dès aujourd’hui ».

Il y a donc urgence à agir pour préserver ces réservoirs de biodiversité, qui sont également d’immenses puits de carbone et nous permettent, notamment, de respirer l’air que nous respirons. Et cela tombe bien, puisque des actions concrètes existent un peu partout dans l’Hexagone, selon l’ONF. A commencer par le reboisement ou la récolte des arbres, qui permet de « fournir un matériau écologique et durable tout en stockant du carbone sur le long terme », ainsi que de « produire une énergie renouvelable, peu coûteuse et alternative aux énergies fossiles »

L’idée, évidemment, n’est pas de profiter d’une sortie dominicale avec sa scie pour se lancer dans la coupe du bois. Mais plutôt de soutenir financièrement (avec déduction d’impôts) l’ONF, qui se chargera, à travers son fonds de dotation, de répartir les sommes récoltées entre les différents projets qu’il mène actuellement. En Île-de-France, par exemple, d’immenses parcelles de forêt sont touchées par la maladie de l’encre, qui entraîne jaunissement des feuilles, dessèchement des rameaux et, in fine, « dépérissement général ». Soutenir l’ONF, c’est donc « préserver le poumon vert » de la région, explique l’Office.

 

Contribuer au reboisement des forêts

Plantons pour l’avenir, premier fonds de dotation (privé et apolitique) spécialisé dans le reboisement des forêts françaises, fait régulièrement appel à des mécènes pour soutenir ses actions de replantation. En plus d’innover, pour entretenir la dynamique forestière, et de sensibiliser les populations à l’importance des forêts, Plantons pour l’avenir conduit plus de 370 projets de reboisement partout en France. Dans le département du Jura, par exemple, la commune de Villette-les-Dole a pu, grâce au fonds de dotation, replanter plus de 4 800 plants de mélèze et de chêne, notamment, après qu’un épisode de sécheresse, en 2018, avait décimé les arbres sur plus de 4 hectares.

En Dordogne, sur le plateau de La Bessède, la tempête de 1999 a fortement impacté une parcelle de pins maritimes et de châtaigniers. Plus de 10 ans après, en 2012, les derniers îlots ont été récoltés, mais, sur certaines zones, la régénération de ces essences ne s’est pas déroulée comme prévu. D’où la décision d’effectuer un reboisement par plantation de pin maritime, naturellement présent sur le massif forestier, sur une dizaine d’hectares. Ce qui a permis de mobiliser plus de 20 ETP (emplois équivalent temps plein) et de sensibiliser une vingtaine de personnes en marge du projet. « L’Arbre et la Forêt constituent notre exceptionnel patrimoine environnemental commun. » fait valoir Edouard Bentéjac, Président de Plantons pour l’avenir. « Leur gestion et leur utilisation soutiennent en France, depuis toujours, une filière économique. Dans nos régions, aujourd’hui tempérées, l’arbre pousse et meurt. Il doit être replanté pour à son tour, entrer dans ce formidable cycle de la nature. C’est ainsi que l’homme devient acteur de la gestion durable. Plantations, exploitations, transformations, sont les garanties indispensables à sa survie.» conclut-il. 

 

Sauver le patrimoine forestier en danger

Enfin, la fondation Fransylva, chapeautée par la Fondation du patrimoine, permet aussi aux Françaises et aux Français qui le désirent d’agir concrètement pour le patrimoine forestier, « essentiel à la santé des écosystèmes et la lutte contre le réchauffement climatique ». Et ce grâce à trois types de projets : le développement de moyen de défense des forêts contre l’incendie (réserves d’eau et points de pompage par exemple) ; l’aménagement de bordures de cours d’eau et autres zones humides pour préserver les réserves d’eau et la biodiversité ; la réhabilitation de zones forestières brûlées non valorisées ou non exploitées économiquement, ce qui favorisera la restauration de la biodiversité et la protection des sols.

Autant d’initiatives « relativement aisées à mettre en place et très efficaces », annonce la fondation sur son site internet. Celle-ci a d’ailleurs lancé un appel aux dons afin de soutenir le triptyque de projets. « Une collecte exceptionnelle pour sauver le patrimoine forestier en danger », alors que les incendies, qui ont ravagé, cet été, plus de 60 000 hectares de forêt sur l’ensemble du territoire – l’année 2022, sur ce point, est un record –, menacent toujours un peu plus ce « patrimoine » naturel dont nous jouissons toutes et tous. 

 

 

 

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