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A Bucarest, les habitants exigent une bouffée d’air frais

Un hiver inhabituellement doux a exacerbé le problème de pollution chronique de Bucarest, incitant les habitants de la capitale roumaine à prendre les choses en main.

En février, un groupe de plus de 500 habitants de Bucarest a travaillé avec un regroupement d’ONG pour installer un capteur de pollution dans un parc municipal de la capitale roumaine. Ce dernier permettra entre autres de déterminer le niveau de pollution dans le parc Kiseleff et ainsi de déterminer les moments propices pour jouer dehors pour les enfants.

Les cas de maladies respiratoires dans la capitale roumaine ont triplé au cours des cinq dernières années, selon l’Institut de pneumologie de Bucarest.

Il y a deux ans, la Commission européenne a renvoyé la Roumanie devant la Cour de justice européenne au sujet des niveaux élevés de PM10 – particules trouvées dans la poussière et la fumée – cette dernière doit se prononcer sur la question.

Des réseaux indépendants de surveillance de l’air installés par des ONG et des entreprises privées ont montré que la pollution par les particules fines à Bucarest était plus de trois fois supérieure aux limites européennes tout au long de cet hiver.

Les embouteillages, le chauffage aux combustibles fossiles, les activités de construction et les décharges municipales sont les principales causes de cette pollution. L’inaction du gouvernement et de la mairie pour lutter contre la pollution liée au trafic, en particulier, a mis en colère de nombreux habitants.

Les responsables politiques n’en font pas assez

Cela a été exacerbé il y a trois ans par la décision d’un précédent gouvernement de centre-gauche de supprimer la taxe sur les voitures polluantes. Depuis lors, des milliers de voitures d’occasion importées sont apparues dans les rues.

Plus récemment, la maire de Bucarest, Gabriela Firea, a de son côté abandonné l’idée d’une taxe sur les propriétaires de voitures de la capitale, qui devait entrer en vigueur au courant du mois, à la suite de l’opposition publique.

Les gens se plaignent de ne pas savoir ce qu’ils respirent. C’est dans ce cadre qu’en décembre 2019, la société Ecopolis a lancé AerLive.ro, une plateforme de surveillance de l’air à Bucarest. La ville dispose désormais de 13 capteurs en place, dont celui du parc Kiseleff. Mais les résidents ne sont pas totalement convaincus. Ils veulent davantage d’action de la part des responsables politiques.

« Nous voulons juste pouvoir respirer », a déclaré Madalina Scarlat du mouvement Fridays for Future Roumanie. « Nous resterons dans la rue jusqu’à ce que les choses commencent à changer. »

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