Les gratte-ciels réalisés principalement à partir de bois montent de partout dans le monde. Le plus grand d’entre eux devrait voir le jour en 2041 à Tokyo et mesuré 335 mètres de haut.

 La tour prévue à Tokyo s’étalera sur 70 étages et comprendra des espaces résidentiels et commerciaux. Elle vise à mettre en avant des conceptions architecturales et des technologies de construction respectueuses de l’environnement, a annoncé son promoteur, Sumitomo Forestry Co.

Les projets de construction du « bâtiment W350 » sont en cours, mais la tour ne devrait pas être achevée avant 2041. Le coût total est estimé à 600 milliards de yens (5 milliards d’euros).

Un espace agréable pour les personnes qui y vivent

Ce gratte-ciel surpasserait l’immeuble Brock Commons de 18 étages et d’une hauteur de 53 mètres, à Vancouver, au Canada, et qui est actuellement le plus haut bâtiment en bois du monde.

Les dessins de la nouvelle tour – un bâtiment en bois à 90% avec des entretoises en acier amortissant les vibrations – montrent une structure carrée dont les façades en forme de grille sont constellées de balcons et ornées de verdure. L’atrium bordé de bois du bâtiment comprend une grande piscine remplie de roseaux et de nénuphars.

Selon le promoteur, l’objectif du bâtiment est de montrer comment les villes pourraient être transformées, passants d’environnements artificiels en un environnement de type forêt qui constitue « un espace agréable pour les personnes qui y vivent ».

John Fernandez, professeur d’architecture au Massachusetts Intitute of Technology (MIT), comprend cette logique. « Il est très facile d’associer des bâtiments en bois avec le fait de tomber amoureux et d’apprécier quelqu’un, puisque le matériau lui-même plaît aux gens », a-t-il déclaré. « Les bâtiments que les gens apprécient, valorisent et ressentent sont plus durables que les autres parce que les gens vont les protéger et en prendre soin. »

Un autre objectif du bâtiment est de mettre en valeur la polyvalence du bois. Bien que le bois ait longtemps été utilisé comme matériau de construction, ce n’est que récemment que de nouvelles formes de bois ont permis de construire de hauts bâtiments en bois.

Le bois, un matériau plus durable que le métal ou le béton

« Il existe toute une série de nouveaux matériaux fabriqués à partir de bois et structurellement capables de construire de grands bâtiments », a déclaré Michael Ramage, conférencier principal et directeur du Centre pour l’innovation des matériaux naturels de l’Université de Cambridge.

Un tel matériau, le bois lamellé-collé (CLT), est dit être plus résistant que le béton et plus résistant au feu que les matériaux de construction en bois conventionnels.

Paradoxalement, les experts estiment que la construction en bois peut être plus « durable » que celle en acier et en béton. Le bois stocke du carbone qui pourrait autrement se retrouver dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre, alors que la production de béton et d’acier libère d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

« Les bâtiments ont une très longue durée de vie, en particulier les grands bâtiments », précise John Fernandez. « Donc, si nous pouvons stocker ce carbone pendant 100 ans, c’est extrêmement positif, surtout quand le stockage lui-même ne nécessite pas d’énergie. »

Et si la construction d’une tour de la taille d’un W350 nécessite la coupe de plus que quelques arbres, « la quantité de bois utilisée dans ce bâtiment peut être régénérée dans nos forêts mondiales en quelques heures», a déclaré Casey Malmquist, fondateur de SmartLam, fabricant de CLT basé à Columbia Falls, dans le Montana.

« La durabilité est la clé de notre survie sur cette planète», a-t-il ajouté. « En utilisant le bois comme matériau de construction renouvelable et durable, nous faisons un pas important dans la bonne direction pour un avenir meilleur ».