La population de kakapo en augmentation grâce au changement climatique

Le kakapo, plus gros perroquet au monde, gravement menacé d’extinction, a connu une saison de reproduction sans précédent, possiblement grâce au réchauffement climatique.

Le plus gros perroquet du monde, le kakapo, une espèce en danger de disparition, a connu une saison de reproduction sans précédent, ont annoncé jeudi des scientifiques néo-zélandais, dans lesquels le changement climatique serait un facteur important.

Une espèce supposée éteinte

Cette incroyable nouvelle survient moins de 50 ans après la supposée disparition de cet oiseau nocturne incapable de voler.

Au moins 75 poussins devraient survivre cette année, a déclaré à l’AFP Andrew Digby, conseiller scientifique du programme de rétablissement du kakapo en Nouvelle-Zélande.

Andrew Digby supervise un programme de sélection si précis que les scientifiques peuvent déclarer avec une quasi-certitude que le dernier des 249 œufs pondus éclora ce vendredi 19 avril.

Cette éclosion augmentera de manière significative la population de cet animal qui a désormais atteint 147 adultes depuis la découverte en 1970 de cet oiseau dodu de couleur verte, jaune et noire.

Le scientifique décrit le kakapo comme un perroquet « inhabituel » dans la mesure où les femelles contrôlent le processus de reproduction et ne s’accouplent que tous les deux à quatre ans lorsque les arbres rimu, originaires de Nouvelle-Zélande, regorgent de fruits.

« Nous ne savons pas vraiment ce qui déclenche le processus de reproduction, mais nous examinons notamment le fait que la baie de Rimu qui est très riche en vitamine D, un super-aliment, puisse jouer un rôle clé sur la fertilité et la santé », a-t-il avancé.

Un objectif de 500 individus

Les arbres rimu ont eu une récolte exceptionnelle cette année. Andrew Digby indique que le changement climatique et les fluctuations de température pourraient être à l’origine de la bonanza des baies.

Les kakapo – dont le nom signifie « perroquet de nuit » en maori – sont conservés sur quatre îles sans prédateurs au large de la côte néo-zélandaise pour maintenir leur population.

Au début de la saison de reproduction, les mâles, qui pèsent environ 4,0 kg, s’exposent pendant que les femelles choisissent un partenaire. Ces dernières s’accouplent puis mettent fin à la relation, excluant le mâle des processus d’incubation et d’élevage.

Le programme de préservation du kakapo est si étroitement surveillé que, bien qu’ils restent dans la nature, chaque oiseau est doté d’un émetteur radio et des systèmes de surveillance sont intégrés dans leurs nids.

Andrew Digby savait que sur les 50 femelles adultes, 49 avaient produit un total de 249 œufs, dont 89 avaient déjà éclos et 75 étaient censés atteindre l’âge adulte.

Ces chiffres sont très encourageants puisqu’ils représentent plus du double du taux de réussite de la dernière saison de reproduction, il y a trois ans.

« C’est probablement l’une des espèces les plus intensément suivies au monde», a déclaré Digby, qui souhaite au moins 500 oiseaux avant d’envisager de réduire l’intensité des opérations de surveillance.

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