La cigarette électronique: oui, mais…

Cigarette électroniqueOn en sait un peu plus aujourd’hui sur les conclusions du rapport Dautzenberg sur la cigarette électronique. Si les experts ont donné leur feu vert, ils ont toutefois assorti son utilisation d’une série de garde-fous. Il ne s’agit donc pas de l’interdire mais d’en réglementer sa distribution et son utilisation.

Face à l’engouement rencontré par la cigarette électronique, Marisol Touraine, la ministre de la Santé avait demandé à l’Office français de prévention du tabagisme de lui remettre un rapport sur le sujet. A l’occasion d’un colloque organisé hier au ministère, le Pr Dautzenberg, pneumologie et président de l’OFT a donc présenté les conclusions de ce rapport. Les neufs experts mandatés par l’OFT expliquent alors que « refuser de dresser un constat en arguant du manque de données, exiger les résultats d’étude attendues dans une à cinq années pour prendre des décisions, reviendrait à laisser les utilisateurs – et le non utilisateurs- sans protection, à la merci du marché« . C’est pourquoi leur rapport donne certes le feu vert à la cigarette électronique mais préconise dans le même temps toute une série de garde-fous.

Oui, mais pas dans les lieux publics

Le rapport contient donc 28 recommandations provisoires dans l’attente des conclusions ultérieures des études scientifiques. Parmi ces principales recommandations on trouve l’interdiction de vendre les e-cigarettes aux mineurs mais également son bannissement de tous les endroits publics, au même titre que les cigarettes classiques. Pour les experts, « vapoter » ( c’est à dire fumer sa cigarette électronique) dans un lieu où la cigarette classique est interdite constituerait alors une « incitation à fumer » pour les autres.

Si l’Organisation mondiale de la santé ne considère pas ce nouveau produit comme un substitut à la cigarette classique, beaucoup sont pourtant ceux qui se tournent désormais vers la cigarette électronique pour arrêter de fumer. L’efficacité de la démarche divise les pneumologues, de même que la question de sa nocivité. Mais, pour le Pr Dautzenberg, elle mérite qu’on s’y intéresse, le tabac tuant encore 73.000 personnes chaque année en France. « Pour un gros fumeur, ce sera toujours mieux« , estime-t-il. Il préconise toutefois de limiter la concentration maximum de nicotine contenue dans l’e-cigarette à 18mg/mL.

Parmi les autres recommandations évoquées dans le rapport, on trouve l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques dans les bureaux de tabac ou encore que les mêmes règles de publicité que le tabac leur soient appliquées. Les experts les déconseillent également aux femmes enceintes et recommande la plus grande vigilance en cas d’usage prolongé.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter