Consensus mou à Bonn

Par le WWF, organisation mondiale de protection de l’environnement, qui s’inquiète du manque d’ambition des acteurs de la Conférence de l’ONU sur le climat de Bonn. Sur fond de marée noire américaine, les négociateurs de l’Union Européenne semblent anesthésiés par le blues post-Copenhague, affirme le WWF.

A la veille de la clôture des négociations sur le climat à Bonn, nous restons sur notre faim. Certes l’ambiance est décontractée, mais on évite les enjeux essentiels. La pression médiatique et politique est retombée mais l’urgence climatique, elle, existe toujours.

Les pays insulaires tirent la sonnette d’alarme

C’est ce que tentent de rappeler les petits états insulaires (AOSIS), en demandant au Secrétariat d’élaborer d’ici Cancun une analyse de l’écart qui existe entre les réductions d’émissions annoncées par les différents pays depuis Copenhague et ce qui est nécessaire, au regard de la science, pour éviter un réchauffement planétaire de plus de 1.5°C et assurer leur survie. La demande a été accueillie par une ola général de la communauté internationale, à l’exception des pays pétroliers, l’Arabie Saoudite et le Koweit.

La France doit réaffirmer son engagement pour le passage de l’UE à 30%

Demain, vendredi 11 juin, les Ministres de l’Environnement se retrouvent à Luxembourg pour évoquer la suite des négociations. Pour Elise Buckle, Responsable Energie Climat du WWF-France, le Ministre de l’Environnement Jean-Louis Borloo doit impérativement démentir les propos de M. Estrosi, qui s’était exprimé au nom du Ministère des Finances et de l’Industrie contre le passage de l’UE à 30% de réduction des émissions. Ne rien dire serait tout simplement cautionner une attitude française peu constructive !

L’UE doit arrêter de subventionner les énergies fossiles

La catastrophe de la marée noire américaine est là pour nous rappeler les véritables coûts de notre dépendance aux énergies fossiles. Comme l’a montré la Commission Européenne dans sa récente communication, suite à la crise économique et financière, les émissions de l’UE ont déjà baissé sans effort de 14% depuis 1990. Le passage à 30% permettrait d’engager le virage vers une économie verte, de faire des économies sur nos importations d’énergie fossile et de créer de nombreux emplois dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Elise Buckle, du WWF-France constate : « le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie estime à 557 milliards de dollars le montant des subventions allouées à la consommation d’énergies fossiles pour la seule année 2008. Nous payons chaque année les plus grands pollueurs de la planète pour déstabiliser le climat et, à l’occasion, détruire la faune et la flore sous-marines ! L’UE doit dès maintenant arrêter de subventionner les énergies fossiles ».

Ce sera l’un des enjeux majeurs du sommet G8/G20 qui se tiendra à Toronto les 25 et 26 juin prochains.

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