Sans aucune qu’aucune opération de réintroduction n’ait été lancée, la Seine enregistre le retour de plusieurs poissons migrateurs comme le saumon. Signe que la qualité de l’eau s’améliore, les triathlètes ont plongé fin août pour la 3e année consécutive dans la Seine à l’occasion du Triathlon de Paris.
La Seine serait de nouveau un fleuve accueillant pour les poissons… et les nageurs, une bonne nouvelle au moment même où l’affaire des algues vertes bretonnes prend de l’ampleur. Grâce à un système de vidéocomptage, 32 espèces de poissons migrateurs ont été comptabilisés dans la Seine contre seulement 3 en 1970.
Selon les chiffres de l’Inra, en collaboration avec l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et l’Institut de recherche en agronomie et environnement (Cemagref), après une truite de mer de 63 cm et de 2,5 kilos pêchée au barrage de Suresnes, c’est un saumon atlantique de 7 kg et de 97 cm qui s’est retrouvé au bout de la canne d’un pêcheur, ravi de cette pêche miraculeuse puisque inédite depuis 70 ans. « Cette année, ça dépasse tout ce qu’on avait pu imaginer : on doit en être à un millier de saumons qui ont traversé Paris », affirme Bernard Breton, secrétaire général de la Fédération nationale de la pêche en France (FNPF).
« Eau de baignade tout à fait acceptable » selon Lyonnaise des Eaux
Principal partenaire de la Fédération française de Triathlon, Lyonnaise des Eaux met en avant ses efforts en matière d’assainissement en Ile-de-france, où le groupe traite les eaux usées d’un million de Franciliens, pour expliquer l’amélioration de la qualité de la Seine. « Grâce aux stations d’épuration et à la gestion des eaux usées de toute la région, nous arrivons à avoir une eau de baignade tout à fait acceptable. Il n’y a plus aucun risque » assure Gilles Boulanger, directeur technique de la Lyonnaise des eaux.
Le groupe français souligne cependant que cette qualité peut toutefois être menacée lors de violents orages. En effet, les réservoirs d’orage qui stockent les eaux de pluie avant leur envoi en station d’épuration peuvent déborder. Or, ces eaux de pluie sont chargées en hydrocarbures et en bactéries ce qui peut polluer le milieu naturel.
Afin d’éviter ce problème, Lyonnaise des Eaux a conçu le système Influx, un système de télécontrôle qui est installé sur les réseaux d’assainissement. Parmi les premières applications, le SIAAP (syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne) utilise ce système sous l’appellation Mages. Au lieu de laisser déborder les eaux de pluie, le réseau d’assainissement est utilisé pour les stocker. En effet, les orages sont souvent localisés et n’affectent pas de la même manière les différents quartiers d’une ville.
Télécontrôle et îlots de survie
Avec ce dispositif, il est désormais possible de renvoyer l’eau qui tombe sur un quartier vers les réseaux d’un autre quartier grâce à un système de vannes et de pompes. Grâce à l’utilisation d’Influx, les débordements d’orage ont diminué dans la Seine. La qualité des fleuves et des milieux naturels s’en trouve ainsi améliorée.
Pour rappel, le Siaap (Syndicat interdépartemental d’assainissement des agglomérations parisiennes) dépollue chaque jour les eaux usées de plus de 8 millions de Franciliens pour rendre à la Seine et à la Marne une eau la plus respectueuse de l’environnement. De fortes pluies peuvent entraîner une augmentation de la pollution et une baisse de la quantité d’oxygène de l’eau. Pour contrer cette pollution ponctuelle, des îlots de survie permettant d’oxygèner la Seine ont été mis en place.
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