Cannes choisit Aquaviva pour la Riviera

aquaviva_lyonnaise_cannes.JPGLa Lyonnaise des Eaux et le SIABC ont signé fin décembre, le lancement d’une station d’épuration résolument moderne. Après des années de tergiversation, les deux syndicats intercommunaux de la Riviera sont enfin tombés d’accord sur le projet de Suez Environnement qui devrait constituer une vitrine de son savoir-faire.

Cela faisait longtemps que ce dossier empoisonnait les relations entre les deux syndicats (SIAABC et SIAOM) du bassin cannois, au détriment de la population locale, des touristes et de l’environnement. Après des années de lutte stérile, les élus locaux ont finalement fini par s’entendre. Juste avant Noël, ils ont enfin signé avec la filiale de Suez Environnement le lancement d’Aquaviva, une station d’épuration résolument moderne, conçue selon la démarche HQE.

« Carboneutre »

Le Syndicat intercommunal d’assainissement du bassin cannois (SIABC) et la Lyonnaise des Eaux, filiale de Suez Environnement ont donc signé, le 20 décembre 2008, un contrat de concession d’une durée de 20 ans et d’un chiffre d’affaires cumulé de 220 millions d’euros pour la construction et l’exploitation d’Aquaviva, la future station d’épuration du bassin cannois. Le partenariat public privé établi pour la réalisation de cette station devrait permettre à la collectivité, selon la Lyonnaise des Eaux, d’atteindre ses objectifs de préservation de l’environnement et de lutte contre le changement climatique.

Aquaviva traitera les eaux usées de 8 communes du bassin cannois, Auribeau sur Siagne, Cannes, Le Cannet, Mandelieu, Mougins, Pégomas, La Roquette sur Siagne et Théoule sur Mer. Conçue selon la démarche de Haute Qualité Environnementale (HQE), la future station d’épuration d’une capacité de 300.000 équivalents habitants représente une véritable prouesse technologique et environnementale.

Réutilisation des eaux usées

L’utilisation de membranes d’ultrafiltration couplées à un réacteur biologique (Bioréacteur à membranes) pour épurer les eaux usées constitue la technologie la plus moderne de traitement des eaux usées au monde. Elle permet d’obtenir des rendements épuratoires supérieurs aux obligations réglementaires et qui répondront à la future norme « qualité eau de baignade ».

La flore et la faune marines seront ainsi préservées et un suivi de la biodiversité (poissons du littoral, herbiers de Posidonies) permettra d’en suivre l’évolution. Les eaux épurées pourront également être réutilisées pour l’arrosage des espaces verts ou le nettoyage des voiries.

Fini le bruit et l’odeur

Construite sur le site de l’actuelle station d’épuration, en bord de mer, Aquaviva sera parfaitement intégrée dans son environnement littoral et touristique, sans aucune nuisance olfactive, visuelle ou auditive. La région cannoise accueille chaque année plus de 2,5 millions de touristes.

Un chantier furtif sera organisé lors des travaux. L’exploitation de la station sera auditée par un organisme certificateur afin d’obtenir la norme de management environnemental Iso 14001.

Compensation des émissions de gaz à effet de serre

Aquaviva présentera un Bilan CarboneTM neutre. Les émissions de Gaz à Effet de Serre ne représenteront que 269 Tonnes équivalents carbone par an, soit 90 % fois moins que l’actuelle station. Ces émissions seront entièrement compensées. Aquaviva utilisera par conséquent différents procédés et technologies. La station d’épuration sera équipée de 4.000 m² de panneaux solaires, ce qui représente le plus grand projet de ferme solaire des Alpes-Maritimes.

Le séchage sur place des boues issues du traitement des eaux usées participera également aux mesures de compensation. Les boues séchées seront ensuite conditionnées pour être valorisées comme engrais naturel en agriculture dans la région. Les travaux réalisés par Degrémont et GTM, débuteront en 2009, dès l’obtention du permis de construire et s’achèveront en 2011.

77 M? d’investissement

Aquaviva représente un investissement total de 77 millions d’euros, financé par Lyonnaise des Eaux à hauteur de 57 millions d’euros et par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée & Corse à hauteur de 20 millions d’euros. Grâce aux efforts faits au niveau de la conception du projet et au dimensionnement à l’échelle des huit communes, le coût de la reconstruction et de l’exploitation de la station d’épuration sera égal à 0,57 ? HT/m3.

Cette nouvelle station représente une formibale vitrine pour le groupe Suez. Mais Aquaviva est également la conclusion heureuse de longues années de négociations entre deux syndicats autrefois rivaux, regroupant chacun 4 communes. Le Syndicat intercommunal d’assainissement du bassin cannois (Cannes, Auribeau sur Siagne, la Roquette sur Siagne, Théoule sur Mer), et le SIAOM (Mandelieu, Le Cannet, Mougins et Pegomas) ont donc enterré la hache de guerre, « au nom de l’intérêt général ».

10 ans de retard… 20 ans d’avance

Bernand Brochand, député-maire de Cannes et président du syndicat unifié, a célébré ce succès après des années de luttes interstines, dans une sortie digne du publicitaire qu’il est resté « Nous avions dix ans de retard, avec cette station d’épuration, nous venons de prendre vingt ans d’avance. Je fais donc voeu qu’avec tous les maires du bassin cannois, nous développions de nombreux projets en commun. La décharge de la Glacière va bientôt fermer, il faut se remettre au travail tout de suite ».

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