Plus de 200 employés de l’entreprise Mafelec (équipements électriques) ont été évacués de l’atelier où ils travaillaient mardi dernier, après la découverte de colis radioactifs qui contiendraient des boutons d’ascenseur, selon les pompiers intervenus sur place, à Chimilin, dans l’Isère.

Selon un communiqué de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’histoire de ces colis contaminés semble remonter à début septembre. Trois transports distincts de tels colis auraient été détectés. Ce sont les sapeurs-pompiers de l’Isère, et notamment la CMIR 38, qui ont été appelés le 7 octobre. Au cours de cette intervention, plusieurs lots de composants « contaminés » ont été décelés. Un périmètre de sécurité a alors été mis en place autour de ces lots de composants.

Des contrôles de contamination par mesures directes ont été réalisés sur les employés considérés comme potentiellement les plus exposés. Les résultats se sont révélés négatifs et ne révèlent une absence de contamination. Le seul risque est donc un risque d’irradiation directe.

Dans la soirée du 7 octobre, le directeur de l’établissement a demandé l’aide de l’IRSN, notamment la venue d’une de ses équipes sur place pour procéder au tri des éléments irradiants. Le 8 octobre 2008, dès 14 heures, une équipe du Service d’Intervention et d’Assistance radiologique (SIAR) de l’IRSN était sur place.

3 tonnes avec une radioactivité anormale

Après discussions avec les sapeurs-pompiers, afin d’obtenir des précisions sur les mesures pratiquées par ces derniers, il apparait que plusieurs palettes de composants, environ 3 tonnes, en provenance d’Inde, présentent une radioactivité anormale par rapport au bruit de fond naturel mais que celle-ci est incluse dans la masse des éléments puisque, comme indiqué ci-dessus, aucune contamination labile n’a été mise en évidence. La valeur maximale de débit de dose relevée par les pompiers est de 120 µGy/h (microgray par heure), mesurée au moyen d’une Babyline, entre deux palettes.

Selon l’IRSN, les premiers relevés de mesure de l’équipe d’intervention du SIAR confirment l’existence de débits de dose ambiants significatifs (de quelques µSv/h, jusqu’à 50 µSv/h à un poste de travail(à comparer au bruit de fond naturel de l’ordre de 0,1 µSv/h)), et que ceux-ci résultent de la présence de cobalt 60 (radionucléide artificiel produit par irradiation neutronique de cobalt 59) dans les composants.

Evaluation des doses reçues

Dans ces conditions, l’action prioritaire est de réaliser une évaluation des doses qui ont pu être reçues par les employés concernés. Cette conclusion est partagée par l’ASN, également présente sur le site le 8 octobre. Des experts de l’IRSN en radioprotection de l’homme sont intervenus sur le site le 9 octobre 2008 afin de réaliser des « reconstitutions dosimétriques ».

La société Mafelec est spécialisée dans la conception et la fabrication d’équipements et d’interfaces homme-machine. Elle fabrique notamment des composants pour ascenseurs. Patron de l’entreprise, Gilles Heinrich, affirme que la priorité demeure la protection du personnel, en confirmant que dans cette affaire, aucune personne n’aurait été contaminée.