Areva coupe dans son uranium pour renforcer son implantation en Chine

assemblee_nationale_chine.jpgEn déplacement en Chine, Anne Lauvergeon, Présidente d’Areva, a signé 2 accords dans le Palais de l’Assemblée Populaire Nationale en présence de Zhang Guobao, Président de l’Administration Nationale de l’Energie (NEA). Pour le groupe français, ces accords renforcent le partenariat stratégique du groupe la Chine et avec l’électricien chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company).

Selon le communiqué du groupe nucléaire, CGNPC et des fonds souverains chinois vont entrer à hauteur de 49% au capital d’UraMin, société minière détenue jusqu’ici à 100% par le groupe Areva qui restera l’opérateur des projets présents et futurs. Cet premier accord garantit à CGNPC l’accès à plus de la moitié de la production totale d’UraMin, sécurisant de ce fait la commercialisation de celle-ci. De son côté, Areva dégage ainsi des moyens supplémentaires pour financer le développement de ses activités.

Le second accord concerne les réacteurs nucléaires. Areva et CGNPC ont décidé de créer une coentreprise (intérêts chinois 55%, Areva 45%) en charge de l’ingénierie et des achats pour les réacteurs de deuxième et de troisième génération (CPR 1000, EPR). D’abord consacrée aux projets de CGNPC en Chine, cette société pourra ensuite contribuer à des projets conjoints à l’étranger.

Des concessions importantes

Un an après avoir pris le contrôle du producteur canadien d’uranium pour 1,9 milliard d’euros, le groupe français se voit donc obligé de faire de la place dans UraMin à CGNPC et aux fonds souverains chinois. Si sur le plan financier, l’opération devrait être neutre selon les informations du quotidien « Les Echos », il semble bien qu’Anne Lauvergeon a dû faire de grosses concessions pour conforter les positions d’Areva en Chine. En plus, de l’entrée en force des chinois dans UraMin, CGNPC aurait en effet obtenu la garantie de bénéficier de « plus de la moitié » de la production d’uranium du canadien.

Pour Zhang Guobao, Président de la NEA « C’est un évènement qui marque un pas très important pour ces deux entreprises dans le domaine de la coopération nucléaire. Ces deux accords permettent d’élargir, d’étendre et d’approfondir la coopération nucléaire. C’est l’entrée dans une nouvelle phase de coopération pour les deux parties. » Selon Qian Zhimin, Président de CGNPC : « Ces accords sont capitaux pour notre entreprise. L’un sécurise l’approvisionnement en uranium de nos réacteurs jusqu’en 2022 et nous permet de nous adosser à un leader dont l’expertise industrielle ainsi que les standards environnementaux, sociaux et sociétaux sont reconnus dans le monde entier. L’autre confirme notre coopération technologique de long terme avec Areva pour le développement conjoint de centrales nucléaires. »

Anne Lauvergeon s’est réjouit du renforcement de ce partenariat franco-chinois : « Ces deux accords industriels illustrent le dynamisme de notre partenariat stratégique qui s’inscrit ainsi dans le très long terme. Ils montrent également la pertinence du modèle intégré d’Areva. L’entrée d’intérêts chinois dans le capital de la holding de tête d’UraMin ne changera pas l’organisation des opérations minières pays par pays, tout en sécurisant un important débouché. Je souhaite par ailleurs longue vie à la première société commune d’ingénierie d’achats de services nucléaires en Chine. Elle permettra de partager et de localiser les compétences et les ressources nécessaires à la construction des centrales de deuxième et de troisième génération. »

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