Emissions de CO2 : l’Allemagne s’oppose au projet de Bruxelles

Air_pollution.JPGL’Allemagne a condamné les propositions adoptées mercredi par la Commission européenne qui veut pénaliser les constructeurs automobiles qui ne respectent pas leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2.

« Cette proposition est environnementalement crédible, socialement équilibrée et va inciter l’industrie à investir dans des technologies. Cela montre notre engagement concret à lutter contre le changement climatique« , a déclaré Stavros Dimas, commissaire grec chargé de l’Environnement, à l’AFP.

« Si l’Union européenne veut remplir ses objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le fardeau de cette réduction doit être partagé de manière équitable« , a-t-il ajouté. « Tous les secteurs doivent participer dont celui du transport routier. Sinon, les autres secteurs devront faire plus« .

Pénaliser les constructeurs polluants

Bruxelles propose qu’en 2012, les voitures neuves vendues en Europe ne rejettent pas plus de 120g de CO2 par kilomètre, contre 160g actuellement. Les émissions moteur devront donc descendre à 130g, les 10 grammes restants devront être gagnés grâce à l’utilisation des biocarburants, l’amélioration des pneumatiques, une climatisation plus économe en énergie.

Chaque constructeur qui n’atteint pas son objectif sera pénalisé à hauteur d’abord de 20 euros par gramme de C02 en trop par véhicule vendu en 2012, puis 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015.

Selon la Commission européenne, si le Français PSA devra réduire ses émissions moyennes de 16g, les Allemands devront faire nettement plus d’efforts. En effet, les Allemands Daimler et Porsche devront réduire leurs émissions moyennes de respectivement 46g et 138g.

Des propositions « inappropriées »

Pour le gouvernement allemand, ces propositions sont « totalement inappropriées« . Selon Sigmar Gabriel, ministre allemand de l’Environnement, il ne s’agit pas de protection de l’environnement, mais d' »une guerre de concurrence contre les constructeurs allemands« .

« On fait là une politique industrielle au préjudice de l’Allemagne (…). Nous ne sommes pas satisfaits de ce résultat« , a ajouté la chancelière Angela Merkel.

Pour Thomas Steg, porte-parole du gouvernement allemand, le projet de Bruxelles « empêche l’innovation de l’industrie automobile, menace des emplois et ne représente pas d’instrument efficace en matière de protection climatique« . « Nous allons défendre nos positions dans les prochains mois de façon intensive pour empêcher ces propositions » d’être adoptées, a-t-il prévenu.

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