A Noël, ce n’est pas la fête pour tout le monde !

asthme.jpgLes personnes asthmatiques ou souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) courent un risque accru d’être hospitalisées pendant la période de Noël, révèle une étude internationale présentée au Congrès annuel de la Société Européenne de pneumologie (ERS) à Stockholm.

Les rassemblements familiaux typiques des fêtes de fin d’année en seraient les premiers responsables, en facilitant la diffusion de virus respiratoires auxquels ces malades sont vulnérables.

Les mois d’hiver apportent toujours leur lot de grippes et de rhumes. Et il est bien connu que ces infections a priori banales peuvent dégrader encore plus la fonction pulmonaire des personnes souffrant déjà de maladies respiratoires chroniques, et conduire éventuellement à leur hospitalisation.

Mais les choses seraient encore pires à Noël, ont découvert des chercheurs de l’Ontario, au Canada. Ils ont en effet constaté que chez les patients asthmatiques ou souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) le taux de recours aux services d’urgence connaissait un pic hors du commun pendant les vacances de Noël.

Neil W. Johnston et ses collaborateurs de l’Institut Firestone pour la santé respiratoire à la McMaster University de Hamilton (Ontario, Canada) ont voulu mieux comprendre ce phénomène surprenant.

Pour cela, ils ont décidé d’analyser, sur une large gamme de pays (Canada, Angleterre, Ecosse, Suède et Nouvelle Zélande), les courbes annuelles d’hospitalisation pour un asthme, une BPCO, ou une infection respiratoire. Les résultats de cette étude originale sont pour le moins spectaculaires. Ils ont fait en tout cas grande impression au congrès de l’ERS à Stockholm.

Un risque d’hospitalisation accru de 16 à 62%

« Chez les adultes, et en particulier les personnes âgées, le risque d’être hospitalisé pour une BPCO pendant les vacances de Noël augmente de 16 à 51% » a révélé Neil Johnston. Pour l’asthme, l’excès de risque à cette même période va de 18 à 62%. Quant au taux d’admission hospitalier pour une infection respiratoire, par exemple pour une pneumonie, il est accru de 17 à 52%. Seule la Nouvelle Zélande, dans ce cas, fait exception. Peut-être parce que la fête de Noël, dans ce pays, survient en été…

Le taux d’hospitalisation pour ces trois pathologies pulmonaires est également plus important pendant les périodes d’épidémies à virus respiratoires, notent les chercheurs canadiens. Mais ces « épidémies de Noël » semblent indépendantes des niveaux d’isolation du virus grippal, du VRS (virus respiratoire syncytial), ou des virus parainfluenza et adénovirus.

« Bien qu’aucun virus particulier n’ait pu être associé à ces épidémies, il est néanmoins probable -a relevé Neil Johnston- que ce soient des infections virales, transmises d’une personne à l’autre et en particulier d’un enfant à un adulte, qui soient à l’origine de ce phénomène« .

Une convivialité parfois risquée

Les rassemblements familiaux lors des fêtes de fin d’année, et la convivialité qui leur est attachée, sont une « occasion parfaite » pour la dissémination des virus, notamment vers les personnes vulnérables, ont souligné les chercheurs. Quant à la moindre disponibilité des médecins de ville en période de Noël, elle ne peut pas expliquer complètement, selon eux, les pics d’hospitalisation.

« Les patients à risque de complications lors d’une infection respiratoire virale, tels les asthmatiques et ceux souffrant d’une BPCO, devraient donc mieux se préparer pour la saison grippale et les vacances de Noël. En s’assurant par exemple que leurs prescriptions soient à jour, et qu’ils soient préparés à traiter une crise, si besoin est« , ont conseillé à Stockholm Neil Johnston et ses collaborateurs.

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