Les maladies nosocomiales tuent 5 000 personnes par an

hopital_sante.jpgChaque année, en France, entre 700 000 et 1 million de personnes contractent une maladie nosocomiale durant leur hospitalisation. Près de 5 000 personnes en meurent.

D’après le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, « une infection est dite nosocomiale si elle était absente à l’admission à l’hôpital » et qu’elle se développe 48 heures au moins après l’admission. Ce délai permet de distinguer une infection d’acquisition communautaire d’une infection nosocomiale.

Les infections nosocomiales sont aujourd’hui un véritable problème de santé publique. Le risque de contracter une infection à l’hôpital est de 7%. Ce chiffre peut varier en fonction du service dans lequel la personne est hospitalisée, et peut atteindre 30% dans un service comme la réanimation.

Le projet européen Eur-Intafar (Inhibition of New Targets for Fighting Antibiotic Resistance) a pour objectif de développer de nouvelles générations d’antibiotiques. A ce projet participent des chercheurs de 14 universités et instituts de recherche publics de 6 pays, Lek, une société pharmaceutique slovène, et ProtNeteomix, une société de biotechnologie française.

« Au-delà des décès, toujours dramatiques, les infections nosocomiales coûtent, chaque année, des millions d’euros aux systèmes de sécurité sociale des pays membres« , a indiqué Jean-Marie Frère, professeur à l’Université de Liège et coordinateur scientifique du projet européen.

« Renouveler et diversifier l’arsenal thérapeutique »

« Notre but est de proposer, dès 2010, de nouveaux antibiotiques capables de venir à bout des bactéries qui ont développé une résistance aux traitements actuels« , a déclaré Vehary Sakanyan, qui préside le comité scientifique de ProtNeteomix et dirige le laboratoire de biotechnologie de la faculté des Sciences de Nantes.

« On ne peut bien combattre un ennemi que si on le connaît intimement« , a ajouté Jean-Marie Frère. Selon lui, il est essentiel de connaître parfaitement les bactéries afin de découvrir « les défauts de leur cuirasse« . Aujourd’hui, la pénicilline, qui s’attaque aux parois externes des bactéries ne suffit plus.

En effet, certaines souches sont devenues résistantes à cet antibiotique. Il est donc important de « renouveler et diversifier l’arsenal thérapeutique« . « Plus on découvrira de molécules capable de percer la carapace ou d’entraver leur développement, plus on pourra varier les traitements. On retardera ainsi, au maximum, l’acquisition de nouvelles résistances« .

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