La difficile élimination des médicaments dans l’eau

L__Ebre.JPGLe quotidien « Ouest-France » revient dans son édition du week-end sur un problème qui touche nombre de rivières françaises. La pollution de l’eau par les molécules des médicaments qui y sont déversées est un vrai sujet d’inquiétude, car les stations d’épuration ne sont pas conçues pour les éliminer.

Des traces des médicaments que nous ingérons se retrouvent dans nos urines et donc par la suite, dans l’eau de nos rivières. En effet, le quotidien régional revient sur les découvertes effectuées par de nombreux chercheurs français qui ont identifié des traces de résidus de molécules d’ibuprofène ou de paracétamol dans les cours d’eau français. On peut également aisément y trouver des traces de pilules contraceptives, d’antidépresseurs ou encore de traitements hormonaux, anticancéreux ou antibiotiques.

Hélène Buzinski, chercheuse au CNRS et à l’Université de Bordeaux, l’une des premières à s’intéresser au problème en 2002, explique dans le quotidien du Grand Ouest que « tout ce qui est consommé, nous le trouvons dans l’eau à plus ou moins grande échelle« . Elle affirme même avoir décelé « des résidus d’héroïne et de cocaïne« .

Manque de puissance des stations d’épuration

Les stations d’épuration de l’hexagone ne sont pas assez puissantes pour éliminer ces molécules. Ainsi, le projet Amperes, mené par le Cemagref, l’Université de Bordeaux et Suez, cherche à identifier l’efficacité des stations d’épuration face à ces micropolluants. Marina Coquery, la coordinatrice d’Amperes explique à Ouest-France que « les concentrations en médicaments sont faibles, il n’y a pas d’effet brutal, mais il existe une imprégnation chronique dont nous mesurons mal la toxicité à long terme« .

Pour Jean-Marie Haguenoer, membre de l’Académie de pharmacie, et en charge d’un rapport sur le sujet, « outre les dérivés hormonaux et les anticancéreux, les plus préoccupants sont les antibiotiques, qui génèrent probablement des problèmes de résistance aux antibiotiques. Parmi les substances qui ne se dégradent pas, 40 % partent en rivière, 60 % sont retenues dans les boues des stations d’épuration. »

Néanmoins, pas de panique, Hélène Buzinski assure que l’eau potable serait protégée d’une telle menace de pollution. « Les nappes souterraines où l’on puise l’eau sont très protégées« .

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