EN BREF |
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Le début de l’année 2025 a marqué un tournant majeur dans le paysage énergétique européen, avec l’arrêt soudain du flux de gaz russe transitant par l’Ukraine. Cette décision, motivée par le refus de l’Ukraine de renégocier un accord de transit vieux de cinq ans en raison de la guerre en cours avec Moscou, a plongé l’Europe de l’Est dans une crise énergétique. Le but affiché par l’Ukraine est de priver la Russie des revenus qu’elle pourrait utiliser pour financer son conflit, mais cela a aussi des répercussions directes sur les foyers et les industries de la région.
Les raisons de l’arrêt du flux de gaz russe vers l’Europe
Le géant russe de l’énergie Gazprom a annoncé l’arrêt des livraisons de gaz à l’Europe le matin du 1er janvier. Cette décision fait suite au refus de Naftogaz, la société nationale ukrainienne de pétrole et de gaz, de renouveler le contrat de transit avec la Russie. Cette rupture marque un événement historique, car elle met fin à l’une des plus anciennes routes de gaz russe vers l’Europe, active depuis plus de 40 ans.
L’Ukraine avait déjà averti qu’elle ne renouvellerait pas l’accord de transit en cours en raison des hostilités persistantes. Selon le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galushchenko, l’Europe avait déjà pris la décision d’abandonner le gaz russe, ce qui fait que la Russie perdra des parts de marché significatives et subira des pertes financières importantes.
Impact sur les exportations de gaz russe vers l’Europe
Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, le gaz russe représentait 35 % des importations de gaz par pipeline de l’Europe. Cependant, cette part a chuté à environ 8 % avec la fin du transit via l’Ukraine. Le contrat initial signé en 2020 avait permis à l’Europe de recevoir jusqu’à 65 milliards de mètres cubes de gaz par an, mais ce chiffre a été réduit à moins de 14 milliards de mètres cubes en décembre 2024.
Le pipeline utilisé pour ce transit était le gazoduc soviétique Urengoy-Pomary-Uzhgorod, passant par la ville de Sudzha en Russie, sous contrôle ukrainien. Bien que ce transit ait été financièrement avantageux pour les deux pays, la Russie en tirait un bénéfice bien plus substantiel que l’Ukraine.
Conséquences de la pénurie d’électricité
L’Autriche, la Slovaquie et la Moldavie dépendaient de la route de transit pour leur approvisionnement énergétique. Tandis que l’Autriche affirme être prête à changer de fournisseur sans perturbation, la Slovaquie s’attend à des coûts supplémentaires en raison de la nécessité d’importer du gaz par d’autres routes, ce qui entraînera une augmentation des prix du gaz dans l’ensemble de l’Europe.
La Moldavie est particulièrement vulnérable, ayant déjà déclaré l’état d’urgence face à la pénurie imminente de gaz. La région sécessionniste de Transnistrie a interrompu l’approvisionnement en chauffage et en eau chaude pour ses habitants. La présidente moldave Maia Sandu a critiqué Gazprom pour ne pas avoir trouvé de route alternative, prévoyant un hiver difficile sans gaz russe.
Pays | Dépendance au gaz russe | Alternatives |
---|---|---|
Autriche | Majoritairement par transit ukrainien | Routes alternatives prêtes |
Slovaquie | Environ 3 milliards de mètres cubes annuels | Importations coûteuses par d’autres routes |
Moldavie | Forte dépendance via Transnistrie | État d’urgence déclaré |
Options alternatives pour l’Europe
Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l’Europe s’est tournée vers des sources alternatives comme le gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar et des États-Unis, ainsi que le gaz acheminé depuis la Norvège. Les infrastructures européennes de gaz se sont adaptées pour fournir du gaz d’origine non russe, notamment grâce à de nouvelles capacités d’importation de GNL mises en place depuis 2022.
Des pays comme la Slovaquie et la Moldavie ont également diversifié leurs sources d’approvisionnement. Par exemple, la Moldavie pourrait combler 38 % de ses besoins énergétiques par la production nationale et importer le reste de la Roumanie. La Slovaquie, quant à elle, est en mesure de recevoir du gaz de l’Allemagne, de la République tchèque et de la Pologne.
Cette situation inédite soulève de nombreuses interrogations quant à la stabilité énergétique future de l’Europe. Avec une telle dépendance réduite envers la Russie, quelles seront les implications économiques et géopolitiques à long terme pour le continent européen ?
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Les prix du gaz vont probablement exploser en Europe, non ?
Les Américains doivent être ravis de vendre plus de GNL à l’Europe 😂
C’est assez fou de voir à quel point la géopolitique affecte notre quotidien !
Pourquoi l’Ukraine n’a pas accepté de renégocier l’accord de transit ?
Merci pour cet article très instructif !
Est-ce que l’Europe a vraiment les moyens de se passer du gaz russe ?
Wow, ça va être un hiver difficile pour la Moldavie. 😟