Au Luxembourg, le Conseil supérieur du développement durable appelle à une transition vers l’économie circulaire

Alors que le Luxembourg vit officiellement à crédit depuis le 15 février, les autorités ont déjà défini des moyens pour en faire un pays plus respectueux de l’environnement.

En tant que l’un des pays les plus polluants d’Europe, il est évident que le Luxembourg a besoin d’une réforme. Le lundi 15 février a marqué son « jour de dépassement » – le jour où les besoins d’un pays en ressources au cours d’une année donnée dépassent ce que la Terre peut régénérer cette année-là.

C’est un jour de dépassement qui survient très tôt dans l’année. Après le Qatar, le Luxembourg est le deuxième pays le plus hostile à l’environnement au monde. Très en avance sur la moyenne mondiale, estimée le 22 août, et toujours nettement en avance sur ses pays voisins (mars en Belgique, mai pour la France et l’Allemagne).

Selon les calculs du Global Footprint Network, si la planète entière avait les habitudes de consommation du Luxembourg, il faudrait huit planètes comme la Terre pour soutenir le style de vie de chacun.

Cependant, cet indicateur très médiatisé ne raconte pas toute l’histoire de la situation environnementale au Grand-Duché, du moins selon le Conseil supérieur du développement durable du Luxembourg. En fait, l’indicateur ne prend pas en compte l’effet des travailleurs frontaliers sur l’économie, ni l’importance du caractère transfrontalier de la consommation, en particulier le « tourisme pétrolier ».

L’économie circulaire comme solution

Selon le Conseil, si l’effet des résidents frontaliers et du tourisme pétrolier est reconnu et retiré du calcul, six planètes, et non huit, seraient nécessaires. Bien sûr, c’est encore plus du double de celui des voisins du Grand-Duché, beaucoup trop pour qualifier les habitudes luxembourgeoises de « durables ». En effet, le Conseil a précisé que l’empreinte écologique du pays démontre de manière impressionnante la surconsommation du Luxembourg des ressources disponibles.

Selon le Conseil, des solutions existent et sont heureusement possibles. Par exemple, elle propose ses « sept piliers de l’économie circulaire » pour « préserver les ressources et encourager des solutions locales et solidaires ». Une « rupture complète » avec le système actuel qui réduirait la pression globale et même régénérerait les écosystèmes, portant à terme le jour de dépassement du Luxembourg au 31 décembre et au-delà.

Les travaux porteront notamment sur l’usage de matériaux recyclés à une valeur élevée et continue, l’adoption d’un modèle plus global et collaboratif, la réduction des déchets en créant des objets qui ne peuvent être que recyclés ou remplacés lorsqu’il est possible de le faire, la prise en considération de la santé et du bien-être des humains et des autres espèces, le soutien à la biodiversité et sa mise en valeur structurelle.

L’instauration de ces principes devra s’adapter à tous les secteurs d’un point de vue technique, technologique, environnemental et socioculturel.

Enfin, les solutions locales et solidaires seront encouragées.

Des travaux d’envergure à mener

Sur le papier, ce sont des principes auxquels le gouvernement souscrit puisqu’il les a inclus dans son accord de coalition, où il annonce que «(…) la transition de l’économie linéaire actuelle à une économie circulaire, efficace et renouvelable qui respecte les limites de Les politiques publiques encourageront la croissance de la valeur ajoutée tout en réduisant les externalités négatives, en utilisant, en fait, les principes de l’économie circulaire, de la numérisation et du progrès technologique. (…) »

Si le pays a fait plusieurs pas dans la bonne direction (construction de maisons passives, augmentation des énergies renouvelables, bonus à l’achat d’un véhicule moins polluant, taxe sur les carburants…), il reste encore beaucoup à faire.

En particulier en ce qui concerne la consommation d’énergie verte du pays (qui devrait progressivement remplacer les énergies fossiles) mais aussi en ce qui concerne la consommation de viande ou la réduction des nombreux déplacements que ses habitants aiment faire tout au long de l’année.

Que le pays parvienne à repousser son jour de dépassement constituera sans aucun doute le meilleur indicateur de ses efforts.

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