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Climatisation : se rafraîchir sans réchauffer la planète, un défi pour le bâtiment de demain

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La future réglementation environnementale (RE2020), qui doit entrer en vigueur à l’été 2021, doit permettre d’adapter les bâtiments de demain au changement climatique. Et garantir un « confort d’été » qui fait souvent défaut aujourd’hui.

C’est peut-être le marronnier préféré des médias au mitan de l’été : la chaleur, qui a envahi la France il y a quelques semaines, semble s’éterniser un peu partout, rapportent toutes les chaînes d’info en continu. Les températures ayant même atteint les 42 degrés Celsius dans le sud-ouest de l’Hexagone, fin juillet. Rien à voir avec l’épisode caniculaire de 2003, au cours duquel plus de 15 000 personnes, essentiellement âgées, étaient décédées. Reste que la question du rafraîchissement de l’air ambiant se pose avec une acuité toujours plus grande. La climatisation peut, sinon sauver des vies, du moins les rendre moins étouffantes et plus supportables en plein été. D’autant plus que, selon certaines études, le dérèglement climatique engendrera jusqu’à 12 jours de canicule de plus en 2070 qu’en 2012.

Pour l’instant, les Français, tout comme leurs voisins européens notamment, installent chaque année des équipements de climatisation mobiles – autrement dit des ventilateurs –, dont on estime le nombre dans le monde à quelque 1,1 milliard, l’Europe ne représentant que 6 % de ces unités, loin derrière la chine (35,1 %), les Etats-Unis (23 %) et le Japon (9,2 %). Problème : ces installations ont une portée modérée et, surtout, peuvent s’avérer extrêmement énergivores. D’où le dilemme auquel font face de nombreux Français chaque année : pousser la climatisation à plein pour vivre dans un environnement décent, quitte à consommer énormément d’énergie (couteux en termes d’économies et de climat), ou renoncer à son confort d’été pour faire des économies ?

Des gestes simples avant d’activer la climatisation

L’’Agence de la transition écologique (ADEME) rappelle qu’il est possible de limiter la surchauffe de son logement par des gestes simples, avant d’en venir à des équipements de climatisation. Par exemple, lorsque les rayons du soleil frappent les fenêtres de son appartement ou de sa maison, « fermez les volets », nous dit-elle. Ce qui est également valable lorsque la température extérieure dépasse celle de son logement. L’on peut également se passer des appareils qui produisent de la chaleur – en premier lieu le four – ; quant aux appareils électroniques, ordinateurs, consoles vidéo, mieux vaut éviter de les laisser tourner. Enfin, lorsque la température extérieure passe en-dessous de celle de son logement, il convient de laisser entrer et faire circuler l’air, afin de refroidir les murs et plafonds, qui emmagasineront la fraîcheur pour la restituer plus tard.

Mais pour atteindre un confort optimal quand les températures grimpent, la solution pourrait résider dans les pompes à chaleur (PAC) air/air, d’ailleurs également utiles en hiver, puisqu’elles peuvent être utilisées pour le chauffage. « Elles puisent les calories dans l’air extérieur et les transfèrent par une circulation d’air à l’intérieur des logements avec une efficacité énergétique (ce qu’on appelle le coefficient de performance saisonnier) qui dépend de la température extérieure, mais qui, en moyenne sur une saison de chauffe, se situe autour de 4,5 », précise Frédéric Pignard, directeur RSE-RSI Daikin France. C’est-à-dire que pour 1 kilowattheure consommé, la pompe à chaleur en prélève plus de 3 sur l’air extérieur et en transfère 4,5 à l’intérieur du logement. Et en été, c’est l’inverse : l’appareil pompe de la chaleur à l’intérieur pour l’entraîner vers l’extérieur.

La PAC : une solution de rafraichissement à l’impact climatique limité

En se basant sur les conventions de calcul de la règlementation thermique 2012 (RT2012), l’on s’aperçoit d’ailleurs, d’après Frédéric Pignard, qu’il n’y a pas photo entre une maison chauffée au gaz et une autre alimentée par une PAC : « On voit que la fonctionnalité ‘‘climatisation’’, si elle est activée, pèse peu dans le bilan en énergie finale et dans le bilan en émissions de CO2. » Ce qui s’explique par le fameux coefficient de performance de la PAC, mais également par la provenance de l’électricité, en France, très peu chargée en carbone (nucléaire ou renouvelable). « Au final, résume l’expert, les PAC air/air apparaissent comme l’une des solutions les mieux appropriées pour atteindre la neutralité carbone dans le secteur résidentiel ».

Alors, solution miracle ? Aujourd’hui, en tout cas, les énergies fossiles alimentent encore trop souvent les foyers français, qui émettent ainsi en été – comme en hiver – des quantités de gaz à effet de serre importantes, dont on pourrait se passer si le recours à de l’électricité propre était encouragé. C’est en substance la stratégie du gouvernement, qui prévoit dans la nouvelle réglementation environnementale (RE2020), un rééquilibrage des sources énergétiques en faveur de l’électricité au détriment des énergies fossiles. La future réglementation doit entrer en vigueur à l’été 2021, et devrait, selon le gouvernement, non seulement diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs – via le recours aux énergies décarbonées –, mais aussi les rendre plus résilients face au changement climatique, en introduisant la notion de « confort d’été » et en renforçant l’isolation des constructions.

Pour Frédéric Pignard, les PAC air/air, qui répondent à ces trois exigences, ont ainsi toute leur place dans la nouvelle RE2020. Elles promettent surtout de passer des saisons estivales à l’abri de la chaleur, car en l’état actuel des choses, la notion de « confort d’été » est la grande oubliée des règlementations thermiques, rappelle-t-il au média L’Energeek. « Il devenait urgent d’introduire cette notion de ‘‘confort d’été’’ dans la nouvelle RE2020 afin que le rafraichissement par système mécanique soit pris en compte », selon lui. D’autant plus que « les PAC air/air permettent de réaliser de véritables économies d’énergie comparativement aux radiateurs électriques ou aux chaudières fonctionnant aux énergies fossiles […] et leur consommation en mode rafraichissement reste très faible sur la période estivale. La diminution de consommation génère de facto une diminution d’émissions de CO2. »

 

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