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Verdir le transport routier : un impératif pour améliorer la qualité de l’air

qualité de l'air transport routier - Enviro2b

La pollution de l’air a des incidences sanitaires et environnementales majeures. Pour répondre à cet enjeu de santé publique, le Gouvernement veut accélérer l’interdiction des véhicules les plus polluants en ville et faire de la France un leader des véhicules propres. Une dynamique à l’oeuvre dans les territoires, comme à Lyon, où la métropole s’est associée à Izivia pour coconstruire un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques avec les 59 communes du territoire. 

En France, Santé Publique France estime que la pollution de l’air entraîne chaque année le décès prématuré de 48 000 personnes, ce qui correspond à pas moins de 9 % de la mortalité globale dans le pays. En 2018, l’OMS estimait quant à elle que l’exposition aux particules fines a entraîné le décès de près de 8 millions de personnes. À long-terme, la pollution de l’air favorise le développement ou l’aggravation de cancer, de pathologies cardiovasculaires ou encore de troubles neurologiques et concourt aussi à la baisse de l’espérance de vie. Certains redoutent même qu’elle n’augmente la mortalité due au Covid-19. 

Un sujet de société qui inquiète les Français. Selon une enquête menée par Airparif, la qualité de l’air est devenue la principale préoccupation environnementale pour 65 % des Franciliens, juste devant le changement climatique (63 %), l’alimentation (38 %) ou la gestion et le tri des déchets (32 %). 

Les véhicules thermiques en ligne de mire

Contributeur de premier plan à la pollution de l’air, le transport routier est dans la ligne de mire des pouvoirs publics. Dans une étude accablante, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) faisait état des effets de la pollution d’origine automobile. Elle y soulignait que : « les preuves d’effets néfastes sur la santé liés à l’exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes ».

A tel point que Barbara Pompili, tout juste nommée ministre de la Transition écologique et solidaire, a fait de l’interdiction des véhicules les plus polluants en ville un de ses chantiers prioritaires. D’ici la fin de l’année, des zones de faibles émissions seront mises en place, qui concerneront dans un premier temps les 9 zones les plus polluées de l’Hexagone, parmi lesquelles Paris, Lyon, Grenoble, Toulouse ou encore la métropole de Marseille-Aix. A la clé, une amélioration de la qualité de l’air pour les habitants de ces zones particulièrement exposées. « Aujourd’hui, les agglomérations sont confrontées à un excès de polluants dus aux transports et à la diésélisation du parc des voitures particulières. » explique Jean-Félix Bernard, président d’Airparif. En témoigne une étude publiée en 2011 par l’agence de surveillance de la qualité de l’air qui s’est intéressée à l’origine des particules respirées en Ile-de-France. Conclusions : dans les stations proches du trafic routier, 51% des particules proviennent du transport, qu’ils s’agissent de voitures thermiques individuelles, de véhicules utilitaires ou de poids lourds. Des véhicules polluants qui roulent à 70% au diesel. 

Pour réduire drastiquement le phénomène et ses incidences sanitaires, le gouvernement mise donc en grande partie sur les motorisations électriques, non polluantes. Une stratégie qui s’inscrit dans le droit fil des recommandations de l’Anses. Le verdissement du parc automobile figure d’ailleurs au cœur du plan de soutien à la filière dévoilé par Emmanuel Macron fin mai. Pour permettre au plus grand nombre de rouler plus propre, les aides de soutien à l’achat de véhicules propres ont été renforcées. L’aide à la conversion a été élargie et rendue disponible pour les trois quarts des Français. Le montant apporté pourrait s’élever à 5 000 euros pour l’acquisition d’un véhicule électrique, tandis que le bonus écologique représentera désormais une somme pouvant aller jusqu’à 7 000 euros.   

Bornes de recharge, expérimentations en milieu rural… les collectivités locales prennent résolument le virage de l’électrique

Chef de fil de la lutte contre la pollution de l’air en territoire, les collectivités territoriales sont nombreuses à développer la mobilité électrique et à encourager des modes de mobilité partagée, comme le covoiturage, l’autopartage ou encore les transports en commun. Les initiatives se multiplient et se traduisent notamment par le déploiement d’infrastructures de recharge en territoire. Pour réduire son empreinte carbone et améliorer la qualité de l’air, la métropole de Lyon s’est associée à Izivia, filiale d’EDF spécialiste de la mobilité électrique. D’ici fin 2020, 641 points de recharge répartis au sein de 170 stations seront mises à disposition des habitants, qui auront accès à 4 puissances de recharge différentes afin de répondre à tous les besoins et de faciliter l’expérience des automobilistes. Un projet qui s’affirme comme l’un des plus ambitieux de la région. A près de 500 km de là, l’Eurométropole de Strasbourg a quant à elle annoncé déployer 92 bornes de recharge sur l’ensemble du territoire métropolitain, d’ici 2022. Elle compte sur cette offre pour accélérer l’usage de véhicules électriques ou hybrides au plan local et ainsi considérablement améliorer la qualité de l’air de l’agglomération. 

Au-delà des grandes villes, la mobilité électrique trouve aussi sa place en milieu rural. Dans l’Ariège à Appy, l’un des villages les plus isolés de France, Renault a lancé une expérimentation inédite. Le constructeur prêtera pendant 3 ans une Renault Zoé aux 11 foyers du village qui pourront dorénavant facilement rejoindre les grandes métropoles voisines comme Toulouse (233 km) ou Perpignan (264 km). Du côté de la Meurthe-et-Moselle, 42 véhicules électriques en autopartage ont quant à eux été mis à disposition des habitants de la communauté de communes de Lunéville à Baccarat. De quoi préserver la qualité de l’air tout en désenclavant le territoire, qui ne dispose pas pour le moment de transports en commun.  

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