La France envisage l’interdiction des dispositifs de chauffages des terrasses de café

La France prévoit d’interdire les appareils de chauffage utilisés par les restaurants et les cafés sur les terrasses extérieures à partir du début de l’année prochaine, souhaitant par cela accélérer le passage à une économie à faible émission de carbone, a déclaré le gouvernement.

Parce que l’interdiction pourrait avoir un impact sur un secteur durement touché par la crise des coronavirus, elle n’entrera en vigueur qu’après la fin de l’hiver prochain pour donner le temps aux entreprises de s’adapter.

« L’enjeu est de mettre fin aux pratiques écologiquement aberrantes qui conduisent à une consommation d’énergie totalement injustifiée », a déclaré la ministre de l’Environnement, Barbara Pompili lors d’une intervention télévisée.

Le 1er janvier, Rennes est devenue la première ville française à interdire les terrasses chauffées. Les ONG environnementales estiment que la France compte au moins 12 500 terrasses chauffées.

« C’est une décision courageuse », a déclaré Thierry Salomon du groupe de conservation de l’énergie NegaWatt, ajoutant que dans les pays du nord de l’Europe aux climats beaucoup plus froids, les restaurants fournissent généralement des plaids aux clients des terrasses.

Il a déclaré que lorsque certains restaurants ont introduit le chauffage de terrasse, d’autres ont été contraints de suivre pour ne pas perdre de clients.

Negawatt estime qu’une terrasse de 75 m2, chauffée au gaz de novembre à mars, émet autant de CO2 qu’une voiture faisant le tour de la terre à trois reprises.

Une mesure qui ne fait pas l’unanimité

Pour les restaurateurs, il s’agit d’une inquiétude de plus à gérer cette année.

« Le timing est très mauvais, au milieu de la crise du coronavirus, 80% de notre chiffre d’affaires provient désormais des terrasses », a déclaré la restauratrice Aurore Begue.

Pour certains clients, il s’agit d’un luxe inutile comme l’explique Marie-Laure Bonnot, 77 ans

« Quand les chauffages sont arrivés, c’était un progrès, mais vraiment, nous n’en avons pas besoin. On peut mettre un manteau ou un pull ».

Certains restaurateurs se veulent plus prompt à accepter cette mesure. « On pouvait s’attendre, et compte tenu de la situation climatique, il est difficile de s’y opposer », a déclaré Stéphane Malchow de la brasserie Mollard.

Romain Vidal, du groupe parisien d’hôtellerie et de restauration GNI, a déclaré que l’industrie trouverait de meilleurs moyens de chauffer les terrasses, en utilisant des radiateurs plus efficaces, des énergies renouvelables certifiées et des pare-vent pour réduire les pertes de chaleur.

« La France a créé la culture de la terrasse. Nous devons continuer cette culture sans endommager la planète», a-t-il déclaré.

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