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L’Éthiopie se mobilise autour du barrage du Nil

Le Grand Barrage éthiopien de la Renaissance deviendra la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique.

Alors que des milliers de travailleurs travaillent jour et nuit pour terminer le projet, les négociateurs éthiopiens restent bloqués dans des discussions sur la façon dont le Grand Barrage éthiopien de la Renaissance affectera les pays voisins en aval, principalement l’Égypte.

Ne pas nuire aux pays en aval

La prochaine série de négociations débutera le jeudi 9 janvier à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, et devrait probablement recentrer l’attention sur les craintes du Caire notamment sur la possibilité du barrage de fournir de l’eau au pays et réduire ainsi l’insécurité alimentaire pour des millions d’Égyptiens.

Les éthiopiens estiment faire de leur mieux pour se concentrer sur la tâche à accomplir, bien que des suspicions selon lesquelles leur pays outrepasse sa tentative d’exploiter le Nil Bleu pour son propre développement circulent.

« Lorsque nous réalisons des projets chez nous, cela ne doit pas nuire aux pays en aval », a déclaré Ephrem Woldekidan, chef de projet adjoint. « Il n’y a aucune raison pour que les pays en aval s’en plaignent (à ce sujet) car c’est aussi notre ressource. »

Les deux principaux affluents du Nil – le Nil bleu et le Nil blanc – convergent dans la capitale soudanaise Khartoum avant de s’écouler vers le nord à travers l’Égypte et atteindre la mer Méditerranée.

L’Egypte dépend du Nil pour environ 90 % de son eau d’irrigation et d’eau potable, et insiste sur le fait qu’elle a des « droits historiques » sur le fleuve qui sont garantis par les traités de 1929 et 1959.

Une intervention militaire envisagée

Les tensions sont fortes dans le bassin du Nil depuis que l’Éthiopie a inauguré le barrage en 2011.

L’International Crisis Group a averti en mars dernier que les pays « pourraient être entraînés dans un conflit » étant donné que l’Égypte considère la perte d’eau potentielle comme « une menace existentielle ».

En octobre, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, fraîchement récompensé par prix Nobel de la paix, a assuré aux législateurs qu’ « aucune force ne peut empêcher l’Éthiopie de construire le barrage » et a déclaré que « des millions » de soldats pourraient être mobilisés pour le défendre si nécessaire.

L’Éthiopie vise l’accès universel à l’électricité d’ici 2025, même si actuellement plus de la moitié de la population de 110 millions d’habitants vit sans.

Le Grand barrage éthiopien de la Renaissance devrait produire plus de 6 000 mégawatts d’électricité.

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