Quel format de musique est le plus écologique ?

Même s’ils sont constitués de plastique et d’emballages les CD et vinyles semblent moins dommageables pour l’environnement que la production de musique en ligne.

Aujourd’hui, le streaming demeure le système le plus populaire pour écouter de la musique, mais les anciens formats comme les cassettes et les vinyles ont enregistré une augmentation de leurs ventes ces dernières années.

La renaissance du vinyle

En fait, le vinyle a connu une augmentation remarquable de ses ventes de 1 427% depuis 2007. Cette popularité du vinyle ne montrant aucun signe d’arrêt imminent, il est facile de conclure que davantage de disques non recyclables seront fabriqués, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur l’environnement.

A l’époque, les vinyles étaient fabriqués à base de gomme laque, une résine naturelle sécrétée par la punaise femelle Kerria lacca. Elle était extraite des arbres pour produire des disques phonographiques. La gomme laque n’étant pas dérivée de combustibles fossiles, son empreinte carbone était inférieure à celle des vinyles modernes.

Cette gomme était fragile et sensible aux dommages causés par l’eau et l’alcool, aussi des vinyles en PVC ont développés comme alternative plus durable. Dans des conditions idéales, avec peu d’oxygène et sans mouvement, le PVC mis au rebut prendra probablement des siècles à se décomposer.

Les vinyles modernes contiennent généralement environ 135 g de PVC avec une empreinte carbone de 0,5 kg de dioxyde de carbone (sur la base de 3,4 kg de CO₂ pour 1 kg de PVC). Les ventes de 4,1 millions de disques produiraient 1 900 tonnes de CO₂, sans tenir compte du transport et de l’emballage. C’est l’empreinte carbone totale de près de 400 personnes par an.

Dans les années 80, les disques ont été remplacés par des CD, promettant une durabilité accrue et une meilleure qualité sonore.

Les CD sont constitués de polycarbonate et d’aluminium, entrainant un impact environnemental légèrement inférieur au PVC.

Malgré cela, ils ne peuvent pas être recyclés car ils sont constitués de matériaux mélangés, difficiles et peu économiques à séparer en composants pour le recyclage.

Les CD étaient également emballés dans des boîtiers en polycarbonate fragiles, qui, bien qu’ils soient constitués que d’un seul matériau, ne sont pas largement recyclés.

La solution numérique, oui mais à petites doses

La technologie numérique actuelle, cependant, nous donne une qualité de musique sans faille, sans détérioration physique. Facile à copier et à télécharger, elle peut être diffusée en ligne sans téléchargement.

La musique dans sa version numérique ne constituant pas de matériaux solides, on est en droit de penser qu’elle est sûrement plus écologique.

Mais même si le numérique ne contient pas de matériaux, cela ne signifie pas qu’il n’a pas d’impact environnemental. Les fichiers électroniques téléchargés sont stockés sur des serveurs actifs refroidis. Les informations sont ensuite récupérées et transmises sur le réseau à un routeur, qui est transféré par wi-fi à nos appareils électroniques. Cela se produit chaque fois que nous diffusons un morceau, ce qui consomme de facto de l’énergie.

En conclusion, une fois le vinyle ou CD acheté, le seul coût en carbone que sa lecture représentera résulte de l’utilisation du tourne-disque.

De l’autre côté, écouter de la musique en streaming à l’aide d’un système de sonorisation hi-fi, consomme 107 Kwh d’électricité par an.

Alors, quelle est l’option la plus écologique ? Cela dépend du nombre de fois que vous écoutez votre musique.

Si vous n’écoutez qu’une piste à quelques reprises, la diffusion en streaming constitue la meilleure option. A l’inverse, si vous l’écoutez de manière répétée, il est préférable d’utiliser une copie physique : le fait de diffuser un album sur Internet plus de 27 fois consomme probablement plus d’énergie que nécessaire pour produire et fabriquer un CD.

Si vous souhaitez réduire votre impact sur l’environnement, le vinyle vintage pourrait être une excellente option.

Dans un monde où de plus en plus de notre économie et de nos relations sociales se produisent en ligne, les formats de musique vintage, contrebalancent cette tendance.

Quel que soit le format (CD ou vinyle), il semble que posséder des copies physiques de notre musique préférée et les lire encore et encore constitue peut-être la meilleure option pour notre environnement.

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