Naufrage d’un pétrolier iranien en mer de Chine, une nouvelle marée noire se forme

Le 6 janvier, le pétrolier iranien Sanchi est entré en collision avec un cargo chinois en mer de Chine. Huit jours plus tard, il sombre avec à son bord 136 000 tonnes d’hydrocarbures légers. L’équipage composé de 32 personnes n’a pas survécu.

 C’est une marée noire gigantesque qui est en train de se créer en mer de Chine après le naufrage à 300km à l’est de Shanghai du pétrolier le Sanchi. Au total ce sont quatre nappes d’hydrocarbures qui se sont constituées et qui représentent une superficie totale de 101km2 (soit la taille de la ville de Paris). Après avoir brûlé pendant une semaine, le pétrolier a fini par sombrer le dimanche 14 janvier. Il transportait 136 000 tonnes de condensats, des hydrocarbures légers.

La particularité de ces hydrocarbures légers est qu’ils forment un nuage toxique qui flotte entre deux eaux. Cela engendre un empoisonnement de la faune et de la flore.

Sur place, l’Administration nationale des océans tente aussi bien que mal de « maitriser l’avancée de la marée noire et d’évaluer son impact écologique sur l’environnement marin ».

Des bateaux marins sont venus prêter main forte en pulvérisant via des lances à incendie des produits détergents. Cette opération pourrait permettre de nettoyer les fuites. Des robots sous-marins explorent les eaux de l’épave qui gît désormais à 115 mètres de profondeur. La quantité de polluants encore présent dans le bateau n’est pas connue, puisque le pétrolier a brûlé pendant une semaine.

Une menace majeure pour l’écosystème marin

 Le naufrage a eu lieu dans la zone de pêche du Zhoustan, la plus grande de Chine. Cette catastrophe constitue « une menace majeure pour la faune et la flore de l’archipel des Ryukyu, une zone paradisiaque mais fragile » ajoute Yves Henocque, correspondant de l’Ifremer pour la zone Asie-Pacifique, auprès de Libération.

Cette zone n’est pas exempte de difficultés puisqu’elle subit déjà les conséquences de la surpêche et de la pollution.

La pollution liée au naufrage du Sanchi constitue en parallèle une menace pour les côtes coréennes et japonaises puisque d’ici un mois, les courant marins et les vents vont avoir déplacé les nappes d’hydrocarbures vers ces régions. D’ici trois mois, la zone devrait s’étendre dans le nord du Pacifique selon le National Oceanography Centre.

Ce naufrage représente la pire marée noire impliquant des condensats. Un porte-parole des garde-côtes japonais a cependant jugé « difficile d’évaluer l’impact environnemental de ce naufrage, étant donné que tout dépend de la quantité de carburant avait encore (en cale) ». En effet, pour pouvoir faire tourner ses machines, le pétrolier pouvait transporter l’équivalent de 1000 tonnes de diesel lourd, en plus de sa cargaison. Étant presque arrivé à destination, on peut espérer qu’il avait quasiment écoulé son stock.

 

 

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