Union Européenne : un « ni oui ni non » aux nouveaux OGM

Ce 27 janvier, les représentant des 28 Etats de l’Union Européenne ont refusé l’autorisation de cultiver trois semences génétiquement modifiées (la seule semences actuellement autorisées et deux nouvelles) ; mais ils n’ont pas non plus signé leur interdiction formelle, si bien que le vote sera renouvelé au printemps.

En avril 2015, la Commission Européenne a mis en vigueur une directive sur les OGM, qui permet aux Etats membres de demander l’interdiction de la culture d’OGM sur leurs territoires. Dix-sept pays les ont ainsi interdit (Bulgarie, Allemagne, Chypre, Lettonie, Grèce, Croatie, France, Autriche, Hongrie, Pologne, Pays-Bas, Lituanie, Italie, Slovénie, Malte, Luxembourg et Danemark), ainsi que quatre « régions » (Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord et Wallonie). En contrepartie, la Commission espérait que les votes sur l’introduction de nouveau OGM ne débouchent pas systématiquement sur des refus ou des blocages.

Les OGM en Europe : une culture marginale

Actuellement un seul Organisme Génétiquement Modifié est autorisé en Europe, le maïs MON810, de Monsanto, depuis 1998. Cultivé presque uniquement en Espagne, il représente moins de 1% du maïs produit par l’UE, un chiffre en baisse constante depuis des années. Depuis de nombreuses entreprises ont tenté d’introduire des semences génétiquement modifiées sur le sol de l’UE, mais l’opposition des Etats les ont systématiquement fait échouer.

Pas de majorité qualifiée

Avec le nouveau système de vote mis en place par la directive de 2015, la Commission espérait un résultat positif pour le scrutin du 27 janvier 2017 : étaient en jeu le renouvellement de l’autorisation du MON810, ainsi que l’introduction de deux autres semences, le TC1517 de Pioneer et le BT11 de Syngenta. Pour que ces OGM soient autorisés ou, au contraire, définitivement rejetés, la majorité qualifiée était nécessaire, soit le vote de 55% des Etats membres, représentant 65% de la population.

Or, si la France a mené le parti du contre, le vote a été équilibré : aucune majorité qualifiée n’a pu être dégagée, imposant un nouveau vote au printemps. De nombreuses ONG, comme Greenpeace ou les Amis de la Terre, ont souligné que si ce nouveau système, censé favorisé l’autorisation des OGM, n’a pas abouti à une majorité qualifiée, c’est que l’opposition européenne aux semences génétiquement modifiées est réelle : « Le vote d’aujourd’hui est un signal clair que l’Europe n’a toujours pas d’appétit pour les cultures génétiquement modifiées », a ainsi affirmé Franziska Achterberg, chargée des questions alimentaires à Greenpeace Europe.

Le vœu de Greenpeace : tourner la page des OGM

Mais si le vote du printemps ne dégage pas de majorité qualifiée, c’est la Commission Européenne qui tranchera sur l’autorisation de ces semences controversées. Greenpeace espère que la Commission comprendra que l’Europe doit continuer de refuser et limiter les cultures OGM, comme c’est le souhait du parlement ou des populations. Franziska Achterberg conclue : « L’Europe devrait tourner la pagedes OGM une fois pour toutes et concentrer ses efforts vers le passage urgent à une agriculture écologiquement rationnelle. »

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