Perturbateurs endocriniens: des répercussions économiques qui poussent aussi à agir

L’exposition aux perturbateurs endocriniens a certes des conséquences sur les personnes et la nature, mais elle a également un coût économique, très important à l’échelle de l’Europe. Une étude publiée la semaine dernière évalue ce coût à plus de 150 milliards d’euros par an en Europe.

« A l’occasion de la publication d’une étude portant sur les coûts économiques à l’échelle de l’Union européenne de l’exposition aux perturbateurs endocriniens, je rappelle l’engagement fort de la France pour réduire l’exposition de la population humaine et de l’environnement à ces substances. Je rencontre aujourd’hui le Commissaire européen Vytenis Andriukaitis, chargé de la santé et de la sécurité alimentaire« , annonçait Ségolène Royal vendredi dernier..

Le 5 mars dernier ont en effet été publiés les résultats d’une étude menée par un panel d’experts appartenant à plusieurs organismes scientifiques américains et européens (dont différents scientifiques français) sur les coûts économiques imputables à l’exposition de la population humaine aux perturbateurs endocriniens. Les coûts estimés par ces scientifiques, plus de 150 milliards d’euros par an en Europe, même si certaines incertitudes ne doivent pas être oubliées, sont majeurs et appellent à une accélération de l’action des pouvoirs publics.

Poursuivre l’action

Conformément aux engagements pris lors de la dernière conférence environnementale, Ségolène Royal annonce donc vouloir poursuivre ses interventions au plus haut niveau pour que cette problématique soit efficacement prise en charge par la Commission européenne afin que la population européenne et l’environnement soient mieux protégés.

Cette publication est l’occasion de rappeler l’engagement fort pris par la France dans ce domaine. La France s’est en effet portée à l’avant-garde en se dotant, en avril 2014, d’une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens.

Plusieurs actions sont ainsi menées :

– interdiction du bisphénol A dans les biberons (puis l’ensemble des contenants alimentaires),
– label volontaire pour l’arrêt de l’utilisation du bisphénol A dans les tickets thermiques   (tickets de caisse et reçus de cartes bancaires). Une procédure d’interdiction réglementaire   au niveau européen a été déposée par la France et est en cours d’instruction à l’agence   européenne des produits chimiques,
– arrêt des épandages aériens de produits phytosanitaires à partir de fin 2015,
– arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires dangereux dans les collectivités à partir de   fin 2016,
– évaluation de 5 substances par an qui sont suspectées d’être perturbatrices endocriniennes   ou qui sont des substituts à des perturbateurs endocriniens,
– campagnes de contrôles dans les objets de grande consommation, notamment dans les   jouets.

Présents dans divers produits ou objets d’usage quotidien, tels que détergents, matières plastiques, cosmétiques, textiles, peintures, les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques pouvant interférer avec la régulation hormonale des êtres vivants et toucher la reproduction, la croissance, le développement, le comportement, etc.

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