Un laboratoire américain égare un virus mortel

LaboratoireUn laboratoire de recherche américain déplore la disparition d’un tube à essai. L’information pourrait être anodine si le tube en question ne contenait pas un virus potentiellement mortel, responsable de fièvres hémorragiques.

L’Université du Texas qui abrite le Galveston National Laboratory a connu une mésaventure fort heureusement rarissime. A l’occasion d’un contrôle de routine, les 20 et 21 mars dernier, le laboratoire s’est aperçu de la disparition d’un tube contenant une petite quantité, un « quart d’une petite cuillère », d’un virus hautement pathogène, le Guanarito. Ce virus potentiellement mortel, originaire du Venezuela, déclenche des fièvres hémorragiques, similaires à celles provoquées par Ebola.

Un risque très faible de contamination

Les autorités de l’Université se veulent toutefois rassurantes et son président, David Callender, précisait  dans le communiqué officiel annonçant la nouvelle, que l’incident  » ne constitue pas un risque significatif pour la santé de la population« . Interrogé par le Figaro aujourd’hui, Jean-Claude Manuguerra, responsable de la cellule d’intervention biologique d’urgence à l’Institut Pasteur, confirme en effet que « à ce jour, aucun cas de contamination par le virus Guanarito n’a jamais été constaté entre individus. Les personnes contaminées en Amérique du Sud l’ont été après être entrées en contact avec des rongeurs infectés« .

La piste de l’effraction a rapidement été écartée par les responsables du laboratoire. « Le système de sécurité des locaux n’a pas été forcé et il n’y a pour le moment aucun signe de délit », précise David Callender dans son communiqué. Option, confirmée là encore par Jean-Claude Manuguerra. « Les conditions de sécurité sont tellement drastiques dans les laboratoires P4, qu’il serait extrêmement compliqué de sortir un échantillon. Ça ne s’est d’ailleurs jamais produit, les seules contaminations liées à des virus présents dans un P4 concernent des chercheurs qui se sont infectés eux-mêmes en travaillant« , confie le chercheur au Figaro. Le tube égaré aurait tout simplement pu être jeté par inadvertance. L’enquête continue.

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