Electricité : le courant passe mal entre les élus et ERDF

Victime d’une attaque en règle des collectivités qui dénoncent la dégradation continue des services publics locaux de l’électricité, ERDF défend sa gestion du réseau et l’intérêt du maintien du service public dans la distribution d’électricité. En colère, les élus évoquent des « fractures électriques » multiples selon les collectivités et des coupures d’électricité moyennes de 2 heures chaque année.

En publiant leur Livre blanc mercredi à l’occasion du Salon des maires, les élus n’ont pas pratiqué la langue de bois. La FNCCR qui regroupe les collectivités territoriales livre un bilan sans concession de la gestion française des services publics locaux de l’électricité, dénonçant notamment les coupures d’électricité qui touchent les Français.

« Longtemps plébiscité pour son efficacité, le modèle électrique de 1946 n’existe plus » affirme les élus. Selon la FNCCR, la gestion locale de l’électricité fondée sur une double régulation, nationale et locale, subit aujourd’hui « le contrecoup de l’ouverture des marchés à la concurrence et du changement de statut du groupe EDF ».

La péréquation tarifaire est « un leurre »

Au c?ur du dispositif, « la péréquation tarifaire est un leurre depuis la chute drastique des investissements dans la décennie 1995-2005 » affirme la FNCCR. « La recherche de la productivité, la disparition de la proximité », ont conduit, malgré la compétence et le dévouement des agents de terrain d’ERDF, à créer des « fractures électriques » multiples dénoncent les élus.

Pour la FNCCR, « la péréquation est faussée » soulignant que « le service public est moins efficace », comme le montre, par exemple, le rapport du Médiateur de l’énergie. Pour les élus, dans maintes situations, « ERDF abuse de sa position monopolistique, au détriment des autorités concédantes et des usagers ». Les revendications récurrentes de la propriété des compteurs sont la partie visible de ces abus de monopole souligne la FNCCR.

Et la FNCCR livre des chiffres pour illustrer les coupures intempestives d’électricité qui toucheraient notamment le quart Sud-Ouest du pays. Selon les élus, la France a enregistré en 2010 un temps de coupure moyen par abonné et par an de 119 minutes, un chiffre en hausse de 21 % selon la FNCCR. si les habitants d’Ile-de-France sont plutôt privilégiés en la matière, certains départements sont particulièrement lésés avec parfois plus d’une dizaine d’heures de coupures souligne les élus.

Lourdement attaquée, la filiale d’EDF a immédiatement réagi hier en défendant sa bonne gestion du réseau. ERDF rappelle ainsi qu’il aura investi 2,8 milliards d’euros dans la modernisation de son réseau en 2011, soit près de 2 fois plus qu’en 2005.

Seulement 45,1 minutes de coupures selon ERDF

Contredisant les chiffres avancés par les élus, ERDF affirme que le temps de coupure moyen a été stabilisé en 2010 et devrait encore s’améliorer en 2011. « Depuis le début de l’année, le temps de coupure moyen d’électricité par client est en amélioration de 27% passant ainsi de 62,2 minutes en 2010 à 45,1 minutes en 2011 » se félicite la filiale d’EDF.

Le système électrique actuel qui repose sur une infrastructure nationale du réseau est « le seul garant à un accès réglementé à la fourniture d’énergie » affirme ERDF. C’est tout l’enjeu de la péréquation tarifaire qui permet aujourd’hui aux français de payer le même prix de l’électricité quelque soit leur lieu de résidence souligne la filiale réseau et distribution d’EDF.

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