Les pesticides dans l’eau potable freinent la croissance des foetus

La présence de pesticides dans l’eau consommée par les femmes enceintes nuirait au bon développement des f?tus, c’est la conclusion d’une étude inquiétante de l’Inserm dont se fait l’écho l’association Générations Futures. L’équipe de Cécile Chevrier, chercheuse à l’Université de Rennes révèle les dégâts pour les f?tus que provoquent la consommation de résidus de pesticides dans l’eau du robinet.

Selon les résultats de l’étude bretonne, les femmes ayant consommé de l’eau polluée à l’atrazine, un pesticide pourtant interdit depuis 2003, présenteraient des risques accrus de faible poids et de faible circonférence crânienne à la naissance pour les bébés des mamans exposées à l’atrazine par leur environnement, probablement par l’eau de boisson.

L’étude a surveillé les urines des femmes enceintes de 2002 à 2006 en Bretagne. Ces femmes ont subit un prélèvement d’urine avant la 19° semaine de grossesse. Les chercheurs ont ensuite analysés dans ces prélèvements la présence d’atrazine ou d’un de ses métabolites (atrazine mercapturate, desethylatrazine, hydroxyatrazine, or hydroxydesethylatrazine).

Le pesticide le plus présent dans l’eau potable

Toute femme ayant une trace d’une de ces substances a été considérée comme ayant exposée à l’atrazine par l’environnement, probablement par absorption dans de l’eau de boisson, selon les chercheurs. Générations Futures rappelle que l’atrazine est interdite d’utilisation en France depuis 2003 mais reste pourtant « le pesticide le plus présent dans les eaux en France ».

L’équipe de scientifiques a ensuite cherché si le fait pour une femme d’avoir été exposée à de l’atrazine avait augmenté le risque de malformation ou de défaut de naissance sur les nouveaux nés. Les chercheurs ont constaté que les femmes ayant des traces d’atrazine ou d’un de ses métabolites dans les urines avaient 50% de risque supplémentaire d’avoir un enfant ayant un faible poids à la naissance et 70% de risque supplémentaire d’avoir un enfant ayant une faible circonférence crânienne à la naissance.

Cette étude sur les effets de l’exposition environnementale prénatale à de l’atrazine est une première souligne Générations Futures. Elle montre que des doses très faibles de ce pesticide perturbateur endocrinien peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’organisme en formation qu’est le foetus.

Pertubateur endocrinien dangereux pour le foetus

« Cette étude nous montre clairement que des doses très faibles d’un herbicide perturbateur endocrinien peuvent avoir des effets dommageables sur le développement du foetus et donc sur le futur état de santé de l’enfant. Elle est une réponse cinglante aux actuelles tentatives de négations du risque sanitaire posé par les pesticides » souligne François Veillerette, porte parole de Générations Futures. « Nous demandons que tous les pesticides pour lesquels un effet perturbateur endocrinien aura été caractérisé soient retirés du marché, afin de protéger la santé des générations futures » précise l’élu d’Europe Ecologie.

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