Le bruit automobile favoriserait les infarctus

Quand on parle de pollution, on évoque rarement les nuisances sonores. Elles représentent pourtant une agression environnementale non négligeable, qui favoriserait même les attaques cardiaques, notamment chez les seniors, selon une récente étude danoise.

L’ASEF (Association Santé Environnement France) se fait l’écho d’une étude danoise qui met en évidence le risque accru d’attaques cardiaques chez les plus de 64 ans exposés au bruit et à la pollution de la circulation automobile. Selon les résultats de cette recherche, 8% des attaques cardiaques, et même 19% chez les plus de 64 ans, pourraient être attribuées au seul bruit de la circulation automobile.

Parmi les 57 053 personnes enrôlées dans l’étude, 1 881 avaient présenté une attaque cardiaque pour la première fois entre 1993 et 2006. Les chercheurs ont évalué leur exposition au bruit du trafic routier et à la pollution de l’air sur la même période à partir de l’historique des adresses de résidence. Les expositions au bruit les plus basses dans l’étude étaient de 40 dB et les plus élevées de 82 dB. Au début de l’étude, 35% des personnes suivies vivaient dans un environnement exposé à des niveaux de 60 dB.

L’incidence de l’exposition au bruit sur les attaques cardiaques a été évaluée après ajustement à la pollution de l’air et d’autres facteurs potentiels. Les associations entre bruit du trafic routier et attaques cardiaques ont été analysées par un modèle de régression de Cox. En début d’étude, une corrélation significative entre l’exposition au bruit du trafic et les NOx a été observée par les chercheurs. Ils ont, de plus, constaté une légère augmentation du niveau sonore du trafic pour les adresses de l’étude (environ 0.5 dB d’augmentation en 5 ans) au cours de la période 1993-2006.

Risques accrus chez les plus âgés

Les résultats montrent qu’une élévation du niveau sonore du trafic routier de 10 dB augmente le risque d’attaques cardiaques d’un facteur 1.14 (1.03-1.25). L’ASEF souligne une « interaction significative avec l’âge, avec une association forte entre bruit du trafic routier et attaque chez les plus âgés », au-delà de 64 ans. Pour les plus de 64 ans exposés au bruit des transports, le ratio d’incidence (IRR) est de 1.23 pour les attaques.

Les signes d’une augmentation du risque cardiaque sont également perceptibles pour des niveaux sonores inférieurs à 60 dB chez les participants les plus âgés. Pour des niveaux supérieurs à 60 dB, le risque d’attaque augmente de façon dose-dépendante. Parmi les participants de moins de 64 ans, seul le groupe exposé au niveau sonore le plus élevé (> 73 dB) montre un lien entre bruit du trafic routier et risque d’attaque (IRR : 1.48 ; 0.98?2.24).

Pour en savoir + : Consulter l’étude (pdf)

  • facebook
  • googleplus
  • twitter