Compteurs Linky : arnaque ou vraie innovation ?

Selon les associations de consommateurs mais aussi l’Ademe, les compteurs d’électricité communicants baptisés « Linky » n’auraient pas de réel intérêt pour l’usager, qui devra pourtant payer la note. En phase d’expérimentation à Tours et à Lyon, ces compteurs qui pourraient être généralisés début 2011, suscitent lune vive polémique.

Les nouveaux compteurs sont-ils surtout avantageux pour ERDF qu’il les installe aux frais des usagers. C’est que pensent beaucoup d’associations de consommateurs, qui sont très mobilisés contre cette innovation, actuellement en phase d’expérimentation, mais qui doit être généralisée à partir du 1er janvier 2012 dans les logements neufs.

Le compteur électrique « Linky » mesure le niveau de consommation et le transmet automatiquement à Électricité réseau distribution France (ERDF). Si la filiale d’EDF affirme que cette innovation devrait permettre à l’usager de mieux maîtriser sa consommation, l’Ademe remettrait en cause en privé, selon l’AFP, l’intérêt de ce compteur qui ne propose pas d’« affichage pédagogique », une option indispensable selon l’agence.

De 120 à 240 euros le boîtier

Chez ERDF on vante bien entendu les avantages du compteur « Linky ». Les économies réalisées par le consommateur justifieraient le surcoût que devra supporter l’usager affirme la filiale d’EDF. Pour le gestionnaire du réseau, les économies devraient atteindre 10 % à 15 %, compensant le prix du boîtier, estimé entre 120 et 240 euros.

Le problème, c’est que les économies promises sont remises en cause par les associations de consommateurs, mais également aujourd’hui par l’Ademe, l’agence dédiée justement aux économies d’énergie. « Linky permettra de mieux gérer le réseau, mais le compteur ne restitue pas du tout les données qu’il relève aux consommateurs, donc il ne leur offre aucune garantie d’économie d’énergie », reconnaît Mélanie Schwarz, directrice exécutive des programmes à l’Ademe dans Le Monde.

Et la polémique sur le prix de ce compteur concerne également les surcoûts induits. En effet, 17 millions de compteurs étant implantés à l’extérieur des habitations, il faudra débourser 50 euros de plus pour bénéficier des informations collectées par le nouveau compteur, à l’intérieur de son logement. « Il n’est pas normal d’empêcher les revenus modestes de disposer de ces informations », souligne Mélanie Schwartz, en charge du dossier à l’Ademe.

35 millions de compteurs à remplacer

En phase de test, le compteur « Linky » pourrait être généralisé à partir de mars 2011, date à laquelle la Commission de régulation de l’énergie livrera au ministre de l’Ecologie, le bilan technique de l’expérimentation actuellement en cours. Pour rappel, tout vient de Bruxelles qui impose aux pays de l’Union de changer 80 % des boîtiers européens d’ici à 2020. En charge de ce dossier en France, ERDF, gestionnaire du réseau devra ainsi remplacer les 35 millions de compteurs du pays.

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