Crise aérienne : une réponse européenne axée sur la sécurité

Les ministres des Transports de l’Union européenne,  réunis hier de façon extraordinaire en visioconférence, se sont accordés sur le besoin d’apporter une réponse conjointe à la crise aérienne provoquée par le nuage de cendres du volcan islandais, en vue de permettre l’ouverture « progressive et coordonnée » de l’espace aérien européen avec toutes les garanties de sécurité nécessaires.

Le ministre espagnol des Travaux publics, José Blanco, a indiqué que les Vingt-sept ont convenu avec Eurocontrol, l’agence européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, de diviser l’espace aérien en trois zones en fonction du degré de concentration des cendres volcaniques et de permettre les opérations dans la zone non concernée par le nuage « au plus tard demain, à partir de 8 h, heure espagnole« , à savoir ce matin.

En conférence de presse, le ministre espagnol a expliqué que la première de ces zones concerne celle du noyau central des émissions pour laquelle la restriction totale est maintenue, tandis que dans la deuxième zone, là où l’on détecte des restes de cendres, les opérations pourront reprendre de façon coordonnée sur décision des autorités de chaque État membre. La troisième zone englobe le périmètre qui n’est pas concerné par le nuage de cendres et n’est donc soumise à aucune restriction des opérations.

La délimitation de chacune de ces zones sera définie dans les prochaines heures sur la base des rapports techniques disponibles portant tant sur les vols expérimentaux effectués dimanche et lundi que sur les rapports d’Eurocontrol et de l’Observatoire volcanologique.

La sécurité : priorité absolue

« Nous avons clairement indiqué que la sécurité est une priorité absolue« , a réitéré le ministre espagnol avant de signaler que les décisions seront adoptées en fonction de ce critère. Et d’ajouter que lui et l’ensemble de ses homologues de l’UE ne partagent pas les critiques émises par certaines compagnies aériennes au sujet de la fermeture de l’espace aérien d’une grande partie de l’Europe. « Nous comprenons que cette situation leur cause des dommages importants, nous le comprenons, mais la sécurité passe avant tout« , a-t-il insisté.

De plus, José Blanco a rappelé que, tant que l’ouverture de l’espace aérien ne sera pas effective, les États membres et la Commission européenne travailleront pour chercher des formules de transport alternatives afin de garantir la mobilité des citoyens européens. En ce sens, un accord a été annoncé avec le Royaume-Uni afin d’utiliser certains aéroports espagnols comme plateformes en vue de répartir les passagers britanniques sur des vols transcontinentaux et ainsi faciliter la mobilité d’environ 200 000 personnes. Parmi ces aéroports, le ministre a notamment cité ceux de Madrid, Bilbao, Vitoria et El Prat, mais les détails de cette collaboration sont encore à l’étude et seront annoncés prochainement, a-t-il précisé.

Et les compensations ?

Concernant d’éventuelles compensations économiques pour les compagnies aériennes, il a affirmé que la réunion des ministres européens avait eu pour unique objet la mobilité des citoyens. Toutefois, il a assuré que le président de la CE, José Manuel  Barroso, a déjà mis en place un comité de travail pour évaluer les conséquences de cette crise.

Eurocontrol espère que 40 à 45 pour cent des vols prévus dans l’espace aérien puissent être réalisés ce mardi, contre les 30 pour cent effectués lundi.

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