Grippe A : l’OMS reconnaît des failles dans sa gestion

Dès l’ouverture de la réunion d’un comité d’experts indépendant hier à Genève, l ‘Organisation mondiale de la Santé a reconnu l’existence de failles dans son système de gestion de la pandémie de grippe A H1N1.

Alors qu’elle faisait depuis un certain temps l’objet de nombreuses critiques, l’OMS a reconnu hier pour la première fois avoir connu quelques erreurs dans sa gestion de la pandémie de grippe A. L’organisation est notamment accusée d’avoir dramatisé l’impact du virus sur les populations et donc d’être à l’origine d’un vent de panique. Keiji Fukuda, un des spécialistes de la question grippale au sein de l’agence onusienne, reconnait que l’OMS n’a pas suffisamment communiqué sur l’incertitude qui prévaut dans tous les cas de pandémie. Ainsi, même si « le monde était plus préparé que jamais » quand la grippe H1N1 est apparue, la réponse internationale n’a pas été tout à fait satisfaisante.

Il juge que l’échelle d’alerte à la pandémie, comprenant six niveaux, a entretenu une certaine confusion, cette échelle ne prenant en compte que la propagation du virus et non pas sa gravité. « La confusion autour des phases et du degré de gravité demeure une question très contrariante » explique Keiji Fukuda.

Un bilan pour l’avenir

Toutefois, dans le cas de la grippe A,  la virulence semblait d’autant plus difficile à évaluer que « de nombreux pays n’ont pas la capacité de déterminer de façon fiable la gravité (en termes de mortalité) du virus« , précise Martin Cetron, du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Atlanta aux Etats-Unis. La tache est d’autant plus délicate que certains pays ne tiennent pas de registres de naissance et de décès précise Margaret Chan, la directrice générale de l’OMS.

Elle a par ailleurs annoncé souhaiter une évaluation franche et critique de la gestion de la pandémie par son organisation afin d’éviter de reproduire les mêmes erreurs en cas de nouvelle pandémie. « Nous voulons savoir ce qui a bien fonctionné. Nous voulons savoir ce qui n’a pas marché, et dans l’idéal, pour quelles raisons. Nous voulons savoir ce qui aurait pu être amélioré et dans l’idéal, de quelle manière« ,expliquait-elle lors de son discours d’ouverture hier aux débats de Genève.

Les experts devront rendre leur premier rapport intérimaire d’ici au mois de mai.

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