La tempête Xynthia pose la question de l’urbanisation des zones inondables. Au-delà des circonstances particulières de la tempête qui a durement frappé plusieurs communes vendéennes, causant le décès de près d’une soixantaine de personnes, un débat sur la prévention des risques en zones inondables se fait jour, sans même parler de l’entretien discuté des digues existantes.
Après la catastrophe qui a lourdement frappé ce week-end les côtes vendéennes, beaucoup évoquent déjà un déficit réglementaire. Il est probable que l’urbanisation des zones inondables sera à l’avenir plus lourdement encadré. Reconnaissant implicitement une certain laxisme de la réglementation actuelle, Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a déclaré sur LCI : « Je suis pour durcir les règles. Il y a des zones où on ne peut absolument pas construire. »
« Il faut être raisonnable et construire à des distances plus importantes de la mer », affirme de son côté Philippe de Villiers, le président du Conseil général de Vendée. Sans souhaiter développer la polémique, Nicolas Sarkozy en visite sur les lieux de la catastrophe a reconnu qu’ « on ne peut pas transiger avec la sécurité (?) La réflexion va être engagée sur le plan de l’urbanisme pour qu’une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus. »
120 victimes depuis 1999
Le risque inondations est le premier risque naturel en France. Les zones inondables s’étendent sur plus de 27 000 km2, et le risque concerne 16 134 communes, et plus de 5 millions de Français. Depuis une cinquantaine d’années, les dommages provoqués par les inondations sont de plus en plus importants, à cause du fort développement urbain dans les zones inondables.
La France a enregistré trois inondations majeures depuis 1999 (1999, 2002 et 2003), causant 60 victimes et entraînant 3,2 milliards d’euros de dommages, auxquelles il faut rajouter désormais la tempête Xynthia et sa soixantaine de morts. En Europe, plus de 100 grandes inondations ont eu lieu entre 1998 et 2008, provoquant la mort de plus de 700 personnes, entraînant le déplacement de plus d’un demi-million de personnes et causant plus de 25 milliards d’euros de dégâts.
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