Erika : Total était-il au courant de fuites la veille du naufrage?

TotalAlors que le procès en appel du naufrage de l’Erika se poursuit en ce moment à Paris, Total a assuré lors de l’audience de mercredi de ne pas avoir été informé des « fuites à la mer« , et donc des risques de pollution, constatées la veille du naufrage.

Selon les différents protagonistes entendus mercredi, les choses se seraient déroulées de la façon suivante. Le commandant du navire a averti Eric Calonne, un des responsables de Total à Londres afin de lui faire part des difficultés du navire pris dans une forte tempête dans le golfe de Gascogne, le 11 décembre 1999. Il lui laisse alors un message sur son portable. Toutefois, alors qu’un autre responsable de la société, Dirk Martens, aurait été lui aussi informé, Alain-Marc Irissou, le représentant de Total au procès affirme devant la cour que « personne chez Total n’a entendu parler de fuites à la mer« .

Pour Roberto Giovannone, représentant de la filiale londonienne d’affrètement Total Transport Corporation, « la première information que nous ayons eue dit que le bateau va faire escale à Donges, port de refuge« . Il ajoute que « le mesage lancé sur le portable de M. Calonne ne parle pas de Donges, il parle de gîte, de transfert de produit d’une citerne à une autre« .

Le cours du destin aurait-il été changé ?

Ces explications laissent toutefois le président de la chambre devant laquelle se tiennent les audiences dubitatif. Il s’étonne en effet de ces « incohérences » et de la « fébrilité » des deux responsables de Total.  « Les informations que nous avons reçues n’ont jamais été considérées comme suffisamment inquiétantes pour que nous armions notre cellule de crise« , a assuré Alain-Marc Irissou. Il estime qu’à ce moment le groupe cherchait juste à savoir quand il pourrait effectivement livrer sa cargaison en Italie, à son client Enel.

A la question de l’avocate générale, « si, à la fin de la journée du 11 décembre, vous aviez su qu’il y avait des fuites à la mer, qu’auriez-vous fait?« , Alain-Marc Irissou s’explique. « Il est 9 heures du soir, en décembre, dans la nuit noire, le bateau se bat dans une tempête de force 10. Est-ce que ça aurait changé le cours du destin, je n’en sais rien« .

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