Moscou défie l’Europe dans le conflit gazier

prague.JPGL’Union européenne a échoué hier dans sa tentative de conciliation entre la Russie et l’Ukraine, lors d’une réunion informelle organisée à Prague. Le conflit gazier qui les oppose concerne la tarification 2009 et des arriérés réclamés à l’Ukraine par la Russie.

Les responsables européens souhaitaient obtenir l’accord des deux belligérants d’accepter des observateurs internationaux pour surveiller les livraisons de gaz, bloquées actuellement à destination de l’Europe. Les dirigeants russes et ukrainiens de Gazprom et de Naftogaz sont restés campés sur leur position respective, sans trouver un terrain d’entente.

« Nous nous sommes mis d’accord par écrit avec les représentants du gouvernement ukrainien et de Naftogaz sur les conditions d’envoi d’un comité d’experts indépendants de la Commission européenne. C’est ce que demandait la Russie. Malheureusement, je dois dire que les représentants de Gazprom ont refusé cette proposition« , a expliqué le ministre tchèque de l’Energie, Martin Riman, au nom de la présidence de l’UE, à l’issue de la réunion.

Déçus par la Russie

Disposé à poursuivre dans la voie de la conciliation, le négociateur européen a déclaré lors d’une conférence de presse : « Nous sommes déçus de cette position de la Russie et nous pensons que les Russes n’avaient aucune raison de la refuser et de ne pas permettre la reprise des livraisons aux pays de l’UE« .

Par ailleurs, l’Union européenne a tenu à rappeler que la sécurité énergétique était pour ses membres « une priorité absolue« . Afin de parvenir à sécuriser son l’approvisionnement, l’UE milite pour une diversification des énergies, une diversification des sources et également une multiplication des routes.

Retour du nucléaire

Dans ce cadre, la déclaration européenne a évoqué la question nucléaire. « En ce qui concerne l’énergie nucléaire, je pense que cette crise aura des conséquences sur la manière dont nous envisageons la sécurité énergétique dans tous les pays de l’UE. L’une des manières d’y pallier serait de pousser à un retour de l’énergie nucléaire« , a tenu à affirmer Martin Riman, le ministre tchèque de l’Energie et représentant de la présidence européenne. Les groupes français EDF et Areva n’auraient pas dit mieux.

Un Conseil extraordinaire « Énergie » se réunira le 12 janvier pour analyser, et suivre, la situation sur le marché de l’énergie, de même que pour discuter des mesures concrètes à prendre.

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