La Lyonnaise joue l’apaisement à Bordeaux

cub_bordeaux.jpgEn pleine trêve des confiseurs, la CUB de Bordeaux et La Lyonnaise des eaux ont fini par trouver un terrain d’accord avant Noël, dans le conflit qui les opposait depuis plusieurs années, sur le contrat d’affermage de l’assainissement de la communauté urbaine de Bordeaux. Un pari sur l’avenir pour la filiale de Suez Environnement.

Un avenant au contrat entre la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) et la Lyonnaise des Eaux, a été signé jeudi 18 décembre. Il devrait permettre à la CUB de réaliser une économie de 46 millions d’euros sur quatre ans, selon les calculs des deux protagonistes. L’accord, négocié par une commission de conciliation, sera effectif à compter du 1er janvier 2009 et courra jusqu’à expiration de la délégation de service public, en 2012.

L’avenant numéro 5 au contrat d’affermage du service de l’assainissement prévoit notamment « une baisse de 11% de la rémunération du fermier relative à la gestion des eaux usées » ainsi qu' »une baisse de 9,9% de la rémunération facturée à la CUB au titre de la gestion des eaux pluviales » et « un recalage des investissements« , estimé à « plus 7 millions d’euros entre 2008 et 2012« , a détaillé la communauté urbaine dans un communiqué.

1 an de chiffre d’affaires

L’enveloppe économisée devrait représenter « environ un an de chiffre d’affaires de la Lyonnaise » sur l’agglomération, selon la Communauté urbaine. Mais malgré cette économie prévue, le montant de la facture des bordelais ne devrait finalement « guère bouger » pour les responsables de la CUB.

Les nouvelles conditions tarifaires fixent désormais le mètre cube d’eau usée et d’eau pluviale traitée à 0,46 euro en valeur du 1er janvier 1993. Concrètement, elles représentent globalement sur 20 ans, une baisse du taux de marge d’environ 2 points pour la Lyonnaise des eaux, qui serait de l’ordre de 8,83% avant impôt.

Ne pas injurier l’avenir

En consentant une telle remise commerciale forcée, la Lyonnaise reconnait vouloir montrer sa volonté d’apaisement, et un signe fort de sa bonne volonté, après un conflit vieux de plusieurs années. C’est ce que confirme Luc Dirickx, responsable de la Lyonnaise à Bordeaux « Nous avons jusque-là défendu nos positions becs et ongles, mais nous voulons aujourd’hui retrouver des relations apaisées et tournées vers l’avenir avec la CUB. »

Sur le plan local, la Lyonnaise joue assez serré. Datant de 1992, le contrat d’affermage de l’assainissement de la CUB de Bordeaux arrivera en effet à échéance fin 2012, autant dire demain. Il était temps de montrer sa bonne volonté aux élus bordelais.

Plus de 7 M? d’investissement

Car en plus de cette remise exceptionnelle, la filiale de Suez Environnement propose d’investir d’ici 2012 une enveloppe plus de 7 millions d’euros, dont 5 millions d’euros dans un nouveau système de gestion dynamique du réseau, qui devrait permettre de mieux orienter l’écoulement des fortes pluies orageuses. De plus, elle pourrait également proposer à la communauté urbaine de Bordeaux des technologies du type Degrés Bleus, destinés à transférer la chaleur des eaux usées en énergie renouvelable.

Sur le plan national, la Lyonnaise des eaux joue également gros. Dans un contexte de durcissement des négociations avec les collectivités, souvent tentées par la remunicipalisation des services de l’eau, ce conflit bordelais est symbolique et regardé de près par beaucoup de communes. Cet accord permet à la Lyonnaise de donner le change et de montrer une certaine souplesse par rapport aux exigences des élus, de plus en plus regardants par rapport aux délégataires.

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