La commission de l’agriculture du Parlement Européen a demandé ce mardi le renforcement du programme européen de distribution de fruits et légumes dans les écoles pour inciter les enfants à des habitudes alimentaires plus saines et lutter contre l’épidémie d’obésité. Les députés souhaitent notamment des moyens budgétaires plus appropriés et une précision des produits concernés.
Dans l’Union européenne, près de 22 millions d’enfants sont en surpoids et plus de 5 millions souffrent d’obésité, en grande partie du fait d’une consommation excessive de produits gras, sucrés ou salés. Lors de la réforme du secteur des fruits et légumes l’an dernier, le Parlement européen et les Etats membres ont demandé la mise en place d’un programme de distribution de ces produits dans les écoles pour inciter les petits Européens à manger plus sainement.
Mettre en place des moyens suffisants
La Commission européenne a proposé d’allouer 90 millions d’euros à un tel programme pour l’année scolaire 2009/2010. Pour les députés, ce budget, qui équivaudrait à donner un fruit par semaine par enfant de 6 à 10 ans pendant 30 semaines, est insuffisant. Le rapport consultatif de Niels Busk, tel qu’adopté ce mardi à l’unanimité après avoir été amendé, demande que la contribution communautaire soit portée à 500 millions d’euros pour 2009/2010.
Par ailleurs, les députés estiment que ce programme ne devrait pas être limité aux enfants scolarisés de 6 à 10 ans et qu’il devrait aussi s’adresser aux établissements préscolaires. Dans son rapport sur le projet de budget général de l’Union européenne pour 2008, le Parlement européen avait réaffirmé son ferme engagement en faveur d’une dotation budgétaire appropriée pour la distribution dans les écoles de fruits et légumes. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la consommation quotidienne d’au moins 400 g de fruits et légumes par enfant de moins de 11 ans.
Priorité aux produits frais et d’origine communautaire
Dans leurs amendements votés aujourd’hui, les députés demandent par ailleurs une clarification des modalités du programme. Selon la commission de l’agriculture, le plan ne devrait concerner que des fruits et légumes d’origine communautaire et que seuls des produits frais puissent être distribués, les produits transformés étant de moindre valeur nutritionnelle.
Par ailleurs, ces fruits et légumes devraient respecter les critères de qualité les plus exigeants et être de préférence des produits saisonniers, d’origine locale et provenir en priorité de filières durables. Ils devraient être sélectionnés par la Commission européenne et les Etats membres sur base de leurs bénéfices pour la santé.
Des conseils sanitaires et diététiques
Les députés souhaitent aussi que la distribution soit accompagnée de conseils sanitaires et diététiques adaptés aux enfants, ainsi que d’informations sur les produits biologiques. Enfin, ils demandent ce programme soit complémentaire aux initiatives éventuelles déjà en cours, et permette le transfert de fonds non utilisés dans d’autres Etats membres.
Pour rappel, le Parlement européen a adopté le 25 septembre un rapport d’initiative sur la lutte contre l’obésité plaidant notamment pour l’installation de fruits et légumes frais dans les distributeurs automatiques des écoles et l’inclusion de l’information sur l’alimentation équilibrée dans les programmes scolaires.
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