Les députés européens veulent combattre la gaspillage de l’eau

parlement_europeen_strasbourg.JPGSelon un communiqué du Parlement européen publié hier, 3,2 milliards de personnes pourraient, dans le futur, être confrontées à un problème de pénurie d’eau. En cause : le changement climatique mais aussi une consommation d’eau excessive. Le Parlement de Strasbourg veut combattre le gaspillage.

Pour relever le défi de l’eau, il faudrait appliquer pleinement la directive-cadre sur l’eau, estiment les députés. Un rapport d’initiative souligne qu’une prise de conscience de la rareté de l’eau impliquant tous les acteurs concernés permettrait de mettre en place une politique active aux différents niveaux politiques.

Ainsi, jusqu’à 3,2 milliards de personnes pourraient, dans le futur, être confrontées à un problème de pénurie d’eau. En 2007, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), a estimé qu’environ un tiers des Européens vivent déjà dans des zones où la demande d’eau excède son offre. Le coût de la sècheresse au cours des trente dernières années s’est élevé à près de 100 milliards d’euros, la sècheresse de 2003 ayant, à elle seule, coûté 8,7 milliards d’euros à l’économie de l’UE.

L’Union européenne doit relever 3 grands défis. Tout d’abord une consommation d’eau extensive, non durable et inefficace entraînant des gaspillages. Ensuite, l’absence de prise de conscience du problème. Enfin, le défaut d’approche intégrée pour aborder la question de l’eau, souligne le rapport d’initiative de Richard Seeber adopté par 594 voix pour, 45 contre et 12 abstentions.

20% d’eau gaspillée car mal utilisée

Le changement climatique n’est pas le seul défi auquel l’Europe est confrontée. En dépit d’une pression croissante sur les ressources hydriques, une consommation d’eau « extensive, non durable et inefficace » croît deux fois plus vite que la population mondiale. À elle seule, l’Europe gaspille au moins 20% de son eau en raison de l’inefficacité de son utilisation. Une approche du problème serait d’appliquer pleinement la directive cadre sur l’eau et ses dispositions en matière tarifaire. Des investissements dans des technologies permettant des économies d’eau sont également nécessaires.

Des mesures s’appliquant à la demande devraient être préférées à un simple accroissement de l’approvisionnement en eau, tandis que des mesures axées sur l’offre ne devraient être envisagées qu’une fois épuisées les options concernant une utilisation plus rationnelle de l’eau, une amélioration de la gestion de la demande et des mesures éducatives. Les transferts d’eau sur de grandes distances ne devraient pas constituer la solution au problème de la rareté de l’eau et la question des transferts transfrontaliers devrait strictement relever de la compétence de chaque État membre.

Informer, éduquer et former

« Compte tenu de l’ampleur du problème, l’absence d’informations et d’une véritable campagne de prise de conscience sont frappantes« , souligne le rapporteur. Le développement d’une culture d’économies et d’utilisation rationnelle de l’eau responsable exige une politique active de prise de conscience associant tous les acteurs du secteur concerné.

L’information, l’éducation et la formation sont des domaines d’action prioritaires. Il existe de nombreuses possibilités permettant de relever ce défi. L’étiquetage en tant que moyen efficace de fournir des informations ciblées au public sur la consommation d’eau et sur des pratiques durables de gestion de l’eau n’est qu’une des options possibles.

Intégrer la question de l’eau dans toutes les politiques

Il convient de relever le défi d’une intégration de la question de l’eau dans toutes les politiques et d’établir une approche véritablement intégrée pour l’aborder. Tous les niveaux politiques (national, régional et local) devraient être associés au processus. L’ensemble des politiques de l’UE ainsi que tous les instruments financiers de l’UE devraient tenir compte de la rareté croissante de l’eau.

Enfin, le problème de la rareté de la ressource en eau et de la sècheresse n’est pas géographiquement limité à l’Union européenne et a des répercussions internationales. Il existe déjà de nombreux conflits internationaux portant sur l’eau et le danger d’en voir la fréquence augmenter va croissant. Aussi est-il nécessaire d’adopter une approche plus large de la rareté de la ressource en eau et de la sècheresse.

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