Un lien entre consommation de tabac et tendances suicidaires

cigarette.jpgLa mise en place de la loi interdisant le tabac dans les lieux publics en Allemagne, et plus particulièrement en Bavière, Land pour lequel la réglementation est la plus stricte à l’échelle fédérale, s’est accompagnée de polémiques, mais aussi de recherches scientifiques.

Ainsi, l’Institut Max Planck de psychiatrie vient de rendre publics les résultats d’une étude concernant les comportements suicidaires des fumeurs réguliers chez les jeunes.

Une étude a été menée sur 3021 personnes entre 14 et 24 ans. Les personnes interrogées devaient répondre à des questions comme : « Avez vous déjà connu une période de plus de deux semaines où vous pensiez à la mort ?« , « Vous êtes-vous déjà senti mal au point de penser à vous suicider ? » ou encore « Avez-vous déjà tenté de porter atteinte à vos jours ? »

La comparaison des résultats entre non-fumeurs, fumeurs occasionnels et fumeurs réguliers montre qu’il existe une corrélation directe entre la quantité de tabac consommée et les tendances suicidaires. Ainsi, le taux de tentative de suicide est quatre fois plus élevé chez les fumeurs. De plus, cette proportion est indépendante de variables telles que la consommation d’alcool ou de drogues, et reste toujours quatre fois plus élevée chez les groupes de fumeurs.

Il est également intéressant de constater l’évolution de l’attitude des fumeurs face au suicide. Des fumeurs qui n’avaient, tout d’abord, pas fait mention de tendances suicidaires, ont cependant présenté des pensées et tentatives suicidaires en répondant à un même questionnaire 4 ans plus tard.

Enfin, il a été établi que la corrélation entre tabac et suicide ne se vérifie que dans un seul sens : les personnes avec des tendances suicidaires ne commencent pas davantage à fumer que les personnes sans comportements suicidaires.

Jusqu’ici, il est difficile d’expliquer ce lien d’une manière véritablement scientifique. On sait cependant que la nicotine influe sur la quantité de sérotonine dans le cerveau. Ce neurotransmetteur régit l’activité neuronale des zones du cerveau impliquées dans les comportements dépressifs et impulsifs.

Le résultat de cette étude doivent ouvrir de nouvelles voies pour la recherche, mais aussi aider la prévention contre le suicide.

BE Allemagne numéro 370 (30/01/2008) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/52846.htm
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