Ouverture du procès de l’hormone de croissance

justice.jpgDès aujourd’hui, et ce jusqu’à la fin du mois de mai, sept médecins ou scientifiques seront jugés au tribunal correctionnel de Paris. A ce jour, l’hormone de croissance contaminée aurait tué plus d’une centaine de personnes.

Dans les années 70 et 80, l’hormone extraite de l’hypophyse a été administrée à près de 2.000 enfants souffrant de retard de croissance. Si cette hormone représente un espoir de gagner quelques centimètres pour les enfants de petite taille, la communauté scientifique s’inquiète : les hormones prélevées sur des cadavres humains sont suspectées de transmettre la maladie de Creutzfeldt-Jakob.

Dès 1985, suite à la découverte de cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob, plusieurs pays, dont le Royaume-Uni et les Etats-Unis, remplacent l’utilisation de ces hormones naturelles par des hormones de synthèse. La France fera ce choix 3 ans plus tard.

« Tromperie aggravée »

En 1980, le professeur Luc Montagnier demandait qu' »une attention particulière soit portée au danger de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob » et conseillait d’écarter certains donneurs d’hypophyse « à risque« . Or, ces recommandations n’ont pas été prises en compte. En effet, certaines collectes ont été effectuées dans des hôpitaux spécialisés dans le traitement des maladies infectieuses ou neurologiques, et ce sans contrôle médical.

Pour le procès qui s’ouvre aujourd’hui, plusieurs familles de victimes et organismes se sont constituées partie civile. Sur le banc des prévenus, Jean-Claude Job, ex-président de France-Hypophyse, Fernand Dray, ex-responsable d’un laboratoire de la fondation Pasteur, Henri Cerceau et Marc Mollet, anciens responsables de la Pharmacie centrale des hôpitaux, Jacques Dangoumau, ancien fonctionnaire du ministère de la Santé, Elisabeth Mugnier et Micheline Gourmelen, médecins, seront jugés pour « tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires » .

> Pour information : France Hypophyse se chargeait de la collecte des hypophyses qui étaient ensuite purifiées par une unité de l’institut Pasteur et conditionnées et distribuées par la Pharmacie centrale des hôpitaux.

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