Amiante : un ancien médecin du travail risque une mise en examen

amiante.JPGUn ancien médecin du travail des usines Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, se rendra aujourd’hui chez le juge. Il risque une mise en examen.

Selon le quotidien « Le Figaro » paru hier, Claude Raffaëlli , médecin du travail dans les usines Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau, spécialisées dans la transformation de l’amiante, sera convoqué ce matin au pôle de santé judiciaire de Paris. Il va devoir expliquer pourquoi ce village normand « est devenu la vallée de la mort de l’amiante« . Plus d’un millier de malades ont été indemnisés par l’Etat et les études prévoient quelque 3 000 décès dus à l’amiante dans les dix à vingt années à venir.

Marie-Odile Bertella-Geffroy, juge d’instruction en charge du dossier, pourrait mettre en examen le professionnel de la santé pour « non-assistance à personne en péril ». En fin de semaine dernière, des gendarmes de l’Orne et de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaest) ont perquisitionné chez l’ancien médecin et l’ont entendu dans le cadre d’une garde à vue.

Selon le quotidien, « Claude Raffaëlli les intéresse à double titre« . En effet, il a été le médecin des établissements Ferodo-Valeo-Honeywell dans la région mais il a également siégé au sein du Comité permanent amiante (CPA), un organe scientifique créé en 1982 par l’Association française de l’amiante qui regroupe les industriels de l’amiante, pour réfléchir sur les questions liées à l’amiante.

« Un homme (…) averti des dangers de l’amiante »

« Il s’agissait en fait d’un haut lieu du lobbying pro-amiante », a expliqué Maître Michel Ledoux, avocat des victimes. « Autour de la table, se retrouvaient des industriels, des médecins, des syndicalistes et les représentants des pouvoirs publics. Sa participation au CPA faisait de M. Raffaëlli un homme particulièrement averti des dangers de l’amiante. Mes clients veulent savoir pourquoi il n’a jamais tiré la sonnette d’alarme« , a-t-il ajouté.

Selon « La Tribune », « l’éventuelle passivité du médecin, si elle était démontrée, voire sa connivence avec l’entreprise (dénoncée par les associations) poseraient la question du rôle de la médecine du travail et de son efficacité« . Après la responsabilité de Claude Raffaëlli , c’est celle des pouvoirs publics qui pourrait être recherchée.

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