La Picardie cherchera des alternatives à l’expérimentation animale

Eric Woerth, Ministre du Budget, et Claude Gewerc, Président du Conseil régional de Picardie, ont posé vendredi dernier à l’INERIS la première pierre de la nouvelle plateforme expérimentale du pôle national applicatif en toxicologie-écotoxicologie.  L’entité picarde devrait permettre à terme de limiter au maximum l’expérimentation animale.

Eric Woerth, Ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique, et Claude Gewerc, Président du Conseil régional de Picardie, ont posé ce vendredi 5 février la première pierre de la plateforme expérimentale pour la validation et le développement de méthodes alternatives en expérimentation animale.

Située sur le site de l’INERIS à Verneuil-en-Halatte (Oise), cette plateforme expérimentale est un équipement structurant du pôle national applicatif en toxicologie et écotoxicologie lancé en 2009 pour répondre aux exigences du Grenelle de l’Environnement et contribuer à la mise en oeuvre du règlement européen REACh sur les substances chimiques. La plateforme expérimentale pour la validation et le développement de méthodes alternatives permet la calibration des modèles mathématiques (approche in silico) et des modèles biologiques isolés (tests in vitro) ou organes artificiels.

7 M?

Concrètement, ces méthodes alternatives limitent le recours à l’expérimentation animale (in vivo) pour étudier les effets des substances chimiques et évaluer leurs risques biologiques. Dotée de 1 500 m2 de laboratoires, la plateforme disposera d’équipements dédiés à la voie d’exposition par inhalation et donnera la possibilité d’étudier les substances à l’échelle nanométrique (nanoparticules).

Mis en oeuvre dans le cadre du Contrat de projet Etat-Région pour la période 2007-2013, cet équipement stratégique ancre en Picardie le pôle national applicatif en toxicologie et écotoxicologie dont il constitue le premier investissement structurant. D’un coût global de 7 M?, dont 3 M? ont d’ores et déjà été financés par la Région Picardie.

L’enjeu de cette plateforme expérimentale est triple. Il est tout d’abord scientifique, pour comprendre et quantifier les effets des matières chimiques sur les différentes cibles étudiées, depuis les sites cellulaires jusqu’à l’individu tout entier. C’est aussi un défi technologique pour parvenir à anticiper les effets des molécules chimiques à l’aide d’outils prédictifs. Enfin, il s’agit enfin d’un enjeu opérationnel, dans la perspective de la montée en puissance de la directive REACh qui demande aux industriels de faire la preuve de la non toxicité des produits qu’ils commercialisent.

Complémentaire avec l’institut LaSalle Beauvais

Cette plateforme consacrée à la chimie est complémentaire de celle dédiée à la biologie (voie d’exposition : ingestion), qui sera hébergée par l’Institut LaSalle Beauvais, ainsi que des installations spécifiques d’écotoxicologie existant à l’INERIS (mésocosme). Le pôle national applicatif en toxicologie et écotoxicologie, lancé en janvier 2009 à l’initiative de l’INERIS, répond aux attentes du Grenelle de l’Environnement et à l’effort de recherche et d’innovation lié à la mise en oeuvre du règlement européen REACh.

L’objectif est de parvenir à une prédiction des dangers des substances plus éthique, moins coûteuse et plus efficace. Le pôle s’inscrit en effet dans les perspectives dessinées par le GIS méthodes alternatives, animé par l’INERIS et l’AFSSAPS en partenariat avec le monde associatif, la recherche, les industriels et les pouvoirs publics. Dans le contexte des alternatives en expérimentation animale, il satisfait les exigences de la directive européenne en préparation sur le bien-être animal, affirme le communiqué de l’INERIS.

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